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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 16:14

LA VIE NOUVELLE EN CHRIST RESSUSCITE


En Rm 6, 3-11, Paul nous affirme que nous sommes ressuscités avec le Christ pour une VIE NOUVELLE. Qu’est-ce que cette vie nouvelle ? En quoi cette résurrection nous change-t-elle ? Qu’est-ce qu’elle garde et qu’est-ce qu’elle modifie de notre identité ?

Paul nous dit que ce changement de vie est calqué sur les modifications qui, pour le Christ accompagnent son passage par la mort puis la résurrection.

Nous allons donc regarder en quoi Jésus est à la fois le même et différent entre l’avant et l’après résurrection pour comprendre en quoi, nous aussi, nous sommes à la fois inchangés et différents, dans cette vie nouvelle.


Jésus est le même


Il garde l’aspect d’un homme, au point que les disciples d’Emmaüs le prennent pour un banal voyageur. Il porte les marques de son supplice en son corps : la trace des clous et du coup de lance.

Il se comporte comme un humain par le fait qu’il mange, boit comme tout le monde.

Il a les mêmes gestes, comme ceux de la fraction du pain, qui va provoquer la reconnaissance des disciples attablés avec lui à l’auberge d’Emmaüs.

Il reproduit exactement la même scène de pèche miraculeuse après la résurrection que lors de l’appel des disciples.

Et, bien sûr, il garde la même attention, la même douceur, le même respect vis-à-vis de chacun. Son langage, ce qu’il exprime témoignent toujours de cette autorité tranquille et forte, expression de sa double nature, humaine et divine.


Jésus est différent


Certes, il n’apparaît pas dans toute sa gloire comme au Thabor, mais il anticipe cette gloire en se dégageant de certaines servitudes de la nature humaine :

- Il n’est plus soumis à localisation puisqu’il peut se trouver à un moment donné loin de Jérusalem et l’instant d’après au milieu de ses disciples dans cette ville.

- Il se joue des portes fermées ! Il apparaît et disparaît à volonté.

- Il n’est reconnaissable qu’à certaines conditions.


Dans cette VIE NOUVELLE de « ressuscité avec le Christ » nous aussi sommes inchangés et différents tout à la fois.


Nous sommes inchangés


Notre aspect, nos capacités humaines et nos handicaps corporels, affectifs, psychologiques, sont encore présents. Nul coup de baguette magique n’a opéré en nous ces transformations dont nous aimerions bénéficier pour notre soulagement !

Nous portons toujours en nous cette contradiction douloureuse entre ce que nous voudrions faire de bien, pour l’amour, mais que nous ne faisons pas et ce que nous faisons de mal, contre l’amour, par erreur, par faiblesse et par le péché (Rm 7, 15-25).

Cette absence persistante de correspondance à notre idéal, alors que nous avons rencontré le Ressuscité, ne doit nullement nous désoler. Oui, nous commettons encore et toujours les mêmes erreurs et souvent les mêmes péchés, mais nous sommes habités par l’espérance !

Comme le dit Paul, c’est dans notre faiblesse que Dieu agit efficacement (Cor 12, 10).

Dieu nous marque son amour :

- par sa miséricorde vis-à-vis de notre péché

- par sa compassion vis-à-vis de notre faiblesse


Sa miséricorde nous ouvre à la « douloureuse joie du repentir » qui est une grâce formidable,

offerte dans la rencontre du Ressuscité.

Sa compassion nous ouvre à l’acceptation sereine de notre faiblesse elle-même.

Pour le comprendre, il n’est que de contempler ce passage de la réhabilitation de Pierre au bord du lac en Jn 21. Dans le texte grec, on saisit la nuance de la réponse de Pierre à Jésus qui lui demande s’il l’aime d’un amour « agapè » : il avoue aimer d’un amour « philos » encore très imparfait ! C’est alors que Jésus, qui vient de lui pardonner implicitement les trois fameux reniements, lui confie la charge de son Eglise.


Oui, nous sommes inchangés dans tous cela, c’est vrai, de même que dans ce qui découle des difficultés courantes de notre vie : les épreuves n’ont pas disparu, bien au contraire parfois !

Mais par contre, notre vie n’est plus la même : ressuscités avec le Christ, nous sommes différents d’avant, sur des points essentiels.


En quoi sommes-nous différents ?


Nous avons ouvert la porte à Jésus (Ap 3, 20) et accueilli l’action transformante de l’Esprit.

Dés lors, « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ! » (Gal 2, 20).

Cette vie nouvelle, Paul nous la décrit dans Rm 12. Il nous en décrit les conséquences pratiques dans Col 3, pour conclure : « tout ce que vous pouvez dire ou faire, faites le au nom du Seigneur Jésus..» (verset 17).

Cette transformation de nous-mêmes, elle est rendue possible par la présence en nous de Jésus lui-même, conformément à sa promesse : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang

demeure en moi et moi en lui ! » (Jn 6, 56). Cette présence continue de Jésus en nous assure la continuité du travail de transformation de notre vie en une vie entièrement nouvelle.

Ce qui nous rendait « esclaves » des événements est transformé :

- la tristesse, en joie (Jn 16, 20)

- la peur, en paix (Jn 20, 19), (Jn 16, 33), (Jn 14, 27)

- les préoccupations de vanité, de pouvoir (Mc 9, 33-34), en amour et service du prochain (Mt 25, 31-36). Et le plus étonnant, c’est que cette transformation nous paraîtra toute naturelle : nous découvrirons que nous sommes vraiment faits pour l’amour et vivrons en lui comme des poissons dans l’eau (Mt 25, 37- 40). Nous passons de l’esclavage à la liberté (Gal 4, 4-7).

La grande nouveauté, c’est que, dans le concret de notre vie, nous allons réaliser en même temps :- le plan de Dieu sur nous-même (notre salut personnel).

- le plan de Dieu sur tous (« que pas un seul ne se perde ! »)

Il n’y aura plus de concurrence ni d’opposition entre ces deux volets du plan de Dieu, donc plus d’envie ni de jalousie vis-à-vis des autres comme lorsque ces deux volets ne sont pas en harmonie. Dés lors, nous pouvons réaliser cette injonction de Paul : « soyez soumis les uns aux autres » (Eph 5, 21), qui nous introduit dans une relation juste avec les autres, en famille, dans les couples.

Nous sommes aussi différents d’avant car débarrassés de tous ces préjugés, ces erreurs qui nous empêchent de voir les autres, les événements et même Dieu, dans la vérité et faussent notre discernement. C’est ainsi que les pèlerins d’Emmaüs, instruits par Jésus, deviennent capables, après cette catéchèse tout au long du parcours, de reconnaître Jésus « à la fraction du pain » : ils ne sont plus aveuglés par leur conception du rôle du Messie ! (Lc 24, 13-32).

De même, Jean, lors de la pêche miraculeuse après la résurrection, est tout de suite capable de reconnaître Jésus sur le rivage (Jn 21).


Dans la vie nouvelle avec le Christ ressuscité, nous entrons dans la miséricorde, par « les deux bouts », c'est-à-dire en demandant pardon et en pardonnant nous-mêmes. Cet accès à la miséricorde ne peut se faire que par un passage de la méfiance à la confiance vis-à-vis de Dieu et des autres.

L’histoire de Thomas illustre très bien cette véritable conversion :

Thomas est le type même de l’homme blessé (comme chacun de nous plus ou moins) !

Absent, on ne sait pourquoi, quand Jésus est venu au milieu des apôtres le soir de Pâques, il constate amèrement que les autres ont bénéficié de tout : la paix, le pouvoir de remettre les péchés, la joie de la rencontre ! Lui n’a rien eu et il doit « subir » la joie bruyante des autres. Tout cela le rejoint dans son sentiment d’infériorité qui déborde littéralement avec refus de s’associer à une joie qu’il n’a pas partagée. Alors qu’il savait très bien que les autres étaient sincères et que donc Jésus était vraiment ressuscité, il s’enferme dans un refus de l’évidence et se ferme à l’amour, marinant dans son dépit ! Du coup, il se retranche derrière la « raison » et en appelle à l’argument « scientifique » : voir pour croire ! C’est la méfiance intégrale, issue de sa souffrance profonde générée par le « sentiment » qu’il n’a pas été aimé du Christ car non aimable, d’où son désespoir !

Jésus va l’aborder avec tout son amour, gage de son pardon. Et il va lui donner mieux encore que la « preuve » exigée, mieux que ce que les autres ont reçu : sa confiance en la capacité de Thomas de vaincre cette méfiance vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis des autres ; il le guérit de ce sentiment de culpabilité excessif et lui donne sa paix ! Désormais, Thomas entre dans la vie nouvelle avec le Ressuscité (Rm 12) et n’aura pas d’autre titre de gloire que la croix du Christ (Gal 6,14).





















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