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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 11:22

 

                                                                                             IDENTITE

 

                                                                                          LEXIQUE

 

 

Dépendance d’amour : acceptation libre et consciente de dépendre d’un autre dans l’amour, c’est-à-dire accepter de dépendre de lui, pour en recevoir l’amour dont j’ai besoin, et pour qu’il veuille bien accueillir celui que je lui donne. Cette dépendance nous fait grandir dans l’amour, nous met en communication d’amour. Elle est à l’opposé de l’indépendance, qui nous ferme à l’amour, mais aussi d’une dépendance qui est  aliénante.

 

Dépendance aliénante : celle-ci procède d’une sensation de manque par rapport à l’amour que j’attends de l’autre. Pour combler ce manque, je veux forcer l’autre à m’aimer davantage, et pour cela j’aliène ma volonté et je me soumets à la sienne. Par cette abdication de ma personnalité, j’espère m’entendre dire, par l’autre, que je suis aimable et qu’il m’aime. Mais tout ce qui altère ma personnalité, rencontre, au niveau de mon inconscient, une résistance, source d’une agressivité. Cette dernière ne peut se manifester, de crainte d’indisposer celui dont je quête l’amour, mais elle chemine de façon invisible jusqu’au jour où tout explosera… dans la violence.

 

Conscience d’amour : c’est cette faculté qu’a l’être humain, dès sa conception, semble-t-il, de discerner si ce qui le touche, et qui vient d’autrui, procède de l’amour ou non. Elle fait partie de la composante « spirituelle » de notre personne, alors que notre « conscience de raison », beaucoup plus tardive dans son apparition, appartient à notre composante « psychique ».

 

Affectivité profonde et combativité : C e sont les deux forces  d’amour présentes en chacun de nous. La première exprime notre besoin d’être aimé et la seconde, notre besoin d’aimer, besoins résultant du fait que nous sommes « images » de Dieu.

 

Fusion : c’est un excès dans le rapprochement envers une autre personne. Le choix a été d’abdiquer sa personnalité, de la faire disparaître dans celle de l’autre, pour l’entendre dire, qu’on est aimable et aimé. La fusion est le contraire de l’indépendance, mais elle s’oppose à la dépendance d’amour et mène à la dépendance aliénante.

 

Point d’orgueil : c’est cette conviction bien ancrée dans notre personnalité, que c’est par nous-mêmes, par nos propres forces (donc dans l’indépendance par rapport à Dieu) que nous avons réussi à « survivre » au milieu de toutes les agressions. Il est vrai que le point d’origine nous a permis de construire notre personnalité, mais c’est celle de « l’homme psychique », lequel doit faire place à « l’homme spirituel » pour que nous puissions obtenir notre véritable identité.

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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 11:00

                                                                      IDENTITE

 Chapitre VIII

 

                             CONSTRUCTION DE L’IDENTITE                          A TRAVERS LA RELATION A DIEU

 

 

                                                               L’OBEISSANCE

 

Nous avons vu comment notre identité se construisait à travers nos relations, dans une perspective  dynamique. Nous l’avons vu d’abord dans les relations aux autres. Maintenant nous allons le voir dans nos relations à Dieu

 

Il s’agit, pour nous, de réaliser notre identité de fils, fils de Dieu donc frères du Christ. C’est en tant que tels que Jésus, à la fin des temps, nous ramènera au Père, « avec toute la création enfin libérée du péché et de la mort ».

 

Or, être frères du Christ, c’est entrer dans ce qui le caractérise essentiellement, à savoir, l’obéissance. C’est elle qui est le fil directeur de notre relation à Dieu.

 

Nous allons voir successivement : le fondement de l’obéissance, le modèle (le Christ), comment nous entrons dans l’obéissance, le devoir d’obéissance (envers qui ? envers quoi ?), l’obéissance à Dieu dans le concret de notre vie chrétienne, le lien entre obéissance et autorité, les moyens concrets de pratiquer l’obéissance, l’obéissance dans la pratique, et enfin, tout comme dans la maison de notre identité personnelle construite dans la relation aux autres, les malfaçons, cette fois-ci au niveau de l’obéissance (dans notre relation à Dieu).

 

                                          Fondement de l’obéissance

 

Toute obéissance est fondée sur l’obéissance à Dieu, dans le cadre de l’Evangile. Cette obéissance à Dieu est le fil conducteur qui va nous guider au milieu de tous les cas, toutes les formes d’obéissance auxquels nous sommes confrontés.

 

Le modèle :

C’est le Christ, obéissant : par ses actes (Ph 2, 8, He 5,89) Obéissance antithèse de la désobéissance d’Adam (Lc 22, 42 Jn 6,38) Obéissance en conformité aux Ecritures (cf la tentation Mt 4, 1-11 et lois de l’arrestation (Mt 26, 54)

 

OBEISSANCE de la Foi

Jésus est le prototype de l’obéissance par amour (celle de fils) (non celle d’esclave : par peur ni du mercenaire : attente de récompense) obéissance en lien avec la foi et l’amour : l’obéissance est le genre de foi nécessaire, lorsque la Parole contient moins une vérité de Dieu à croire qu’une volonté de Dieu à accomplir (c’est cela « l’obéissance de la foi »).

 

Il s’ensuit que la confiance est nécessaire aussi bien pour la FOI que pour l’OBEISSANCE

 

L‘obéissance est d’abord une vertu positive (faire la volonté de Dieu, par amour) plus qu’une vertu négative (de renoncement) (cf le Pater) ex : jeûne par ordre ou par amour.

Dieu veut l’obéissance comme but et le « sacrifice » seulement comme moyen (1 S 15, 22 TOB p 344) Ce qui nous a sauvés, c’est moins la mort du Christ que son obéissance dans l’amour. (cf sacrifice d’Abraham Gn 22,18)

 

·         Dans l’obéissance se réalise la « ressemblance » à Dieu. L’obéissance nous mène de « l’image » à la « ressemblance » (par choix et action nous deviendrons ce que Dieu est par nature)

 

                                          Notre entrée dans l’obéissance

 

Se fait par le Baptême Profession de Foi. D’esclaves du péché, nous devenons « serviteursamis » du Christ (Rm 6, 17). Nous acceptons un Seigneur qui est Lui-même obéissant. Nous vivons dans l’obéissance (dont nous sommes nés) comme les poissons dans l’eau. Nous entrons dans la grâce d’obéir (et plus seulement le devoir)


                                  Le devoir d’obéissance (à qui ? à quoi ?)

 

L’obéissance, imprimée en nous, doit aussi s’exprimer en tant que devoir

Obéissance à Dieu et/ou aux instances qui détiennent de Dieu leur autorité directement.

 

Mais problème de ceux qui la détiennent indirectement : ainsi, le pouvoir civil, envers lequel Saint Paul, dans Rm 13, 1-7 se place sur un plan pastoral et presque utilitaire (cf 1 Co 3, 22 pour les esclaves -  1,  Co 7, 20-24 et 31) St Pierre 1 P 2, 13-18.

 

Nouvelle situation, avec le Christ : nouvelle liberté, nouvel esclavage…

 

Paul prend ses distances par rapport à tous ces pouvoirs « qui passent ». Il donne fondement divin à l’obéissance des chrétiens envers ces pouvoirs, mais sans dire que ces pouvoirs sont bons en eux-mêmes (comparer Rm 13, 7 et Mc 12, 17). Paul assure la possibilité d’un loyalisme envers l’Etat, sans légitimer ce dernier.

 

                   L’obéissance à Dieu dans la vie chrétienne

 

Comment imiter l’obéissance du Christ au Père ? … en satisfaisant à la volonté du Père de nous voir obéir au Christ cf. la parole du Père à la Transfiguration et lors du baptême du Christ.

Notre obéissance au Père est donc obéissance à l’Evangile.

Pour cela l’Esprit parle à l’Eglise pour lui inspirer comment être obéissante à l’Evangile.

 

Il y a là un appel clair dans le principe (obéir à l’Esprit) mais moins clair dans les moyens (cf l’histoire des rois mages – qui nous montre comment nous devons passer par l’avis des gens « compétents », éclairés eux-mêmes par l’appel reçu, pour nous, de l’Esprit) Donc obéissance éclairée, non pas aveugle.

 

En cas de litige entre obéissance à Dieu (sollicitée à travers un appel personnel) et l’obéissance aux hommes, imiter Jésus : celui-ci « apprit par la souffrance la véritable obéissance… tout Fils qu’il était (He 5 , 8-9) »

 

Ici, l’obéissance à Dieu revêt la forme de renoncement (forme ascétique, négative, par rapport à notre volonté propre (He 4, 12), dans les petites choses comme dans les grandes).

 

Dieu nous enseigne, nous montre sa volonté par les « situations » (épreuves entre autres) (cf obéissance d’Abraham, de Moïse au Mt Nebo…) dans lesquelles il est nécessaire d’écouter Dieu, sa parole et la mettre en pratique (Mt 7, 26).

 

                              Obéissance et autorité

 

La vraie source de l’autorité chrétienne spirituelle est l’obéissance (plus que la « responsabilité » conférée à celui qui a l’autorité) (cf le centurion de Lc 7, 8) Jésus, Lui, a toujours mis en avant  son obéissance au Père et non sa dignité de Fils (Jn 8, 29)

 

Celui qui a « autorité » doit donc s’appuyer moins sur les pouvoirs de sa charge que sur sa propre obéissance à la volonté de Dieu

 

Par rapport à l’obéissance à Dieu, à l’Evangile, l’obéissance aux représentants de Dieu est comme la pratique du premier commandement par rapport au second, qui lui est semblable (Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même)

 

Dans l’obéissance comme dans la « charité », c’est l’obéissance à Dieu qui prime, mais les deux sont liés (Eph 5, 21)

 

L’Eglise est en dépendance par rapport à l’Esprit, à côté et non en opposition au « côté » institution qui codifie, réglemente (mais de façon évolutive, car à l’écoute de l’Esprit qui suggère les adaptations nécessaires, dans la Tradition) La primauté reste toujours à l’Esprit (et non à la « lettre » … qui peut devenir « morte ».

 

Dans le concret de la situation de chacun, Dieu nous fait entrevoir sa volonté en nous interpellant (inspiration qui demande notre adhésion). Pour éclairer cet appel, nous devons le remettre à ceux qui ont autorité pour cela (accompagnateur…) … c’est-à-dire à ceux qui, eux-mêmes, étant dans l’obéissance à Dieu au niveau d’autorité de leur charge, vont s’appuyer sur leur propre obéissance plus que sur leur autorité pour connaître et dire ce qui est bon.

 

L’obéissance aux « supérieurs »

 

Est la vérification que nous sommes bien dans l’obéissance à Dieu, tout comme le respect du « second commandement »  vérifie le respect du premier, dans l’ordre de la charité. Mais il pourrait y avoir aussi danger, en faisant passer l’obéissance aux supérieurs avant l’obéissance à Dieu (comme dans l’ordre de la charité, danger en faisant passer l’amour du prochain avant celui de Dieu, à son détriment) Ce danger s’appelle tantôt institutionnalisation, tantôt sécularisation.

 

                    Moyens concrets de pratiquer l’obéissance

 

Ce sont : la transparence et la soumission

 

Transparence

 

C’est révéler tout ce que je vis à l’intérieur de moi-même comme sentiments, révéler les pensées qui me traversent (que j’accueille ou que je repousse) mais pas forcément les détails de ce que je fais. C’est donc prendre conscience de la vérité de ce qu’il y a en moi, c’est revenir au réel, en délaissant l’imaginaire de l’idéal du moi, de l’idéal parental, des constructions idéologiques – c’est mettre à la lumière, clarifier.

 

A qui le révéler : à l’accompagnateur (lequel est, lui, dans l’humilité et l’obéissance)… auquel on révèle aussi nos réactions par rapport à ce qu’il est et ce qu’il nous dit ! (au besoin, même, notre désaccord), tout dire et demander conseil, et obéir tant que ma conscience est d’accord (sinon ce serait une obéissance aveugle) sur le plan de la charité, c’est-à-dire tant que tout ce qu’on me demande  ou conseille de faire est conforme à l’amour.

 

Soumission aux frères

 

Demandée par St Paul (Eph 5, 21) Se démarque de l’indépendance-indifférence (excès de distance) et de la fusion (abdication de ma personnalité dans la confusion).La soumission est dans une juste distance par rapport aux autres, elle tient compte de leur avis, de leur expérience, de leurs besoins (et de ceux de la communauté) … avant de réagir uniquement selon ce qu’il y a en moi. C’est reconnaître ce qu’il y a en moi, et que je n’ai pas forcément ni toujours raison !

 

Cas particulier de la soumission conjugale : elle est réciproque, mais tient compte des rôles différents : rôle prophétique de la femme pour orienter l’action, rôle de berger de l’homme pour déterminer le moment et les modalités pratiques de l’action. Les deux étant soumis à l’AMOUR (aimer comme le Christ…)

 

Les autres soumissions

 

A Dieu, aux événements, rejoignent aussi l’obéissance à Dieu

 

L’obéissance dans la pratique

Consacrés par notre baptême dans l’obéissance à Dieu, nous sommes dans une obéissance d’amour à l’égard des instances divines instituées par le Christ (l’Eglise, par exemple) donc à l’égard du Christ lui-même obéissant au Père. Par extension, nous sommes obéissants aux autorités humaines dans la mesure où ce qu’elles demandent n’est pas contraire à la volonté de Dieu (essentiellement, donc, à l’AMOUR).

 

Avec cette restriction, et si on nous commande quelque chose (qui n’est pas en désaccord formel avec la volonté de Dieu) mais qui nous paraît moins bon que ce que nous préférerions faire, nous devons exprimer, avec tact, réserve ou désaccord de notre part , et néanmoins obéir, en confiant le problème au Seigneur (et ainsi produire les fruits de l’obéissance) dans la prière.

 

S’il s’agit non d’un ordre, mais d’un conseil (donné, par exemple, par l’accompagnateur, et que nous soyons en désaccord, il est bon alors de demander conseil à une autre personne. Si le conseil est identique, ne pas insister et suivre. S’il y a divergence, il est possible de faire « arbitrer » par une tierce personne… mais attention à ne pas multiplier les demandes d’avis.

 

Pour nous aider dans l’obéissance, il est bon de méditer et contempler l’exemple de Marie : consentement immédiat à la volonté de Dieu, consenti dans l’incertitude du lendemain, à travers des événements déroutants, dans une confiance sans limite.

 

Au lieu de nous adresser à Marie, pour faire changer la volonté de Dieu, il vaudrait mieux demander son intercession pour entrer dans l’obéissance Ps 142, 10 « enseigne-moi, Seigneur, à faire ta volonté ! »

 

Méditer aussi la complaisance du Père envers tous ceux qui Lui ont répondu « me voici » : Dieu « déverse » sur eux son Esprit-Saint cf Gn 22, 1 : « me voici » dit Abraham, Moïse Ex 3, 4, 1 S 3, 1ss, He 10, 9 / Isaïe. C’est tout le contraire de l’attitude d’Adam qui se cache quand Dieu l’appelle en vue de lui pardonner. Jésus, entrant dans le monde dit : « me voici » He 10, 5.

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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 08:31

                                                                             IDENTITE

                                                                            Chapitre VII

 

MALFACONS AU NIVEAU DES STRUCTURES SOCIO-ETHNO-CULTURELLES DE NOTRE IDENTITE

 

 Afin de les identifier, nous allons partir d’un exemple de péché : celui de David dans 2 Sam 11 et 12, qui, en fait, est un péché de structure, alors que le véritable « péché de David », son péché personnel, figure dans 2 Sam 24.  

   

                                                             LE  PECHE  DE  DAVID

 

Le péché « de structure » met en jeu la solidarité d’une catégorie d’hommes et de femmes à travers des générations successives et aussi dans une même génération. Il s’agit du peuple juif qui veut rompre son alliance avec Dieu. Tout part d’un péché initial ! Il s’agit bien d’un péché, puisque c’est la rupture d’une relation d’amour.

 (1 Sam 8,7) « ils ne veulent plus que je règne sur eux !». (lire le ch. 8 de 1 Sam. en entier)

 

Il en résulte chez tous les membres de la structure (le peuple juif), une altération des relations normales entre Dieu et eux, donc entre eux, avec altération de leur discernement entre le bien et le mal pour tout ce qui touche à cette relation.

               Ici le péché initial ne dépendait pas de David… mais les conséquences s’en sont retrouvées dans la génération de David et chez David lui-même : il ne discerne plus sainement. Parce qu’il est roi, il se croit tout permis, prend la femme d’Urie et fait tuer celui-ci… pour sauver les apparences (soi-disant !).

               Quant à ceux qui entouraient David, ils ont, eux aussi, « baissé » la « barre » au niveau de leur conscience, là où il y avait « faute ». Ils n’ont pas trouvé anormal d’aller chercher la femme d’Urie (sachant bien, pourtant que, si David la faisait venir chez lui, ce n’était pas seulement pour « prendre un verre »), ni d’exécuter le plan criminel de David (2 Sam 11,16-22) concernant Urie.

Les responsabilités se diluent, entre les uns et les autres, à l’intérieur de cette structure de péché où règne l’hypocrisie. C’est ainsi que, tout en commettant pour le moins une « faute » caractérisée, en prenant chez lui Bethsabée, David veille scrupuleusement à ne commettre aucune « infraction » par rapport au délai de veuvage de Bethsabée et par rapport à son « impureté » physiologique (2 Sam 11, 27 et 2 Sam 11,4). Il semble, dans le même temps ignorer la distorsion entre son attitude et la loi d’amour de Dieu.

D’ailleurs, lorsque Natan lui pointe son hypocrisie, il ne réalise pas, tout d’abord, celle-ci (2 Sam 12, 5). C’est seulement lorsque Natan l’aura éclairé qu’il se posera la question de son « péché » personnel, encore qu’il semble bien ne l’avoir compris que comme une « faute ». De même, ceux qui entouraient David ne semblent pas s’être posé cette question lors du déroulement de cette affaire.

C’est pour cela que David « marchande » ensuite avec Dieu afin d’obtenir la vie de l’enfant (2 Sam 12, 16). A cette occasion, d’ailleurs, les serviteurs de David se désolidarisent du « péché de structure » et osent réprimander leur roi pour lui faire comprendre que son attitude n’est pas conforme à un véritable repentir (2 Sam 12, 21)

 

Au contraire, dans l’épisode du recensement (2 Sam 24), David commet un péché strictement personnel. Là, plus question « d’infraction » ni de « faute » mais rupture de confiance vis-à-vis de Dieu : David met sa confiance dans ses propres forces en faisant procéder au recensement au lieu de s’en remettre à Dieu dans l’abandon, conformément à  « l’alliance » d’amour : c’est contre l’amour,  c’est un péché. Dans le même temps les proches de David, eux, se dégagent du péché de structure dans la mesure où ils osent critiquer la conduite de leur roi (2 Sam 24,3). Néanmoins, ils vont obtempérer, et tout le peuple avec eux, assumant ainsi une certaine responsabilité dans ce qui ne manquera pas de survenir.

David réalisera pleinement la réalité de son péché (2 Sam 24, 10), et, cette fois-ci, n’esquivera pas les conséquences de sa responsabilité (2 Sam 24, 17).

 

De cet exemple, on peut déduire : l’importance du péché de structure qui vient mettre obstacle à la véritable identité que Dieu veut pour chacun de nous, au niveau de sa composante socio-éthno-culturelle. Même si chacun de nous n’a pas de responsabilité dans le péché qui a été à l’origine de la viciation de la structure en question, nous en subissons les conséquences, solidairement, avec tout ceux qui participent à la même structure, sous forme d’une altération de la loi extérieure à laquelle nous sommes soumis, et de la loi intériorisée et acceptée par nous au niveau de notre conscience : cette dernière est altérée et notre jugement faussé, nos réactions inadéquates, porteuses de distorsions sur le plan moral.

.

Dès lors, il nous faut analyser les malfaçons identitaires qui sont à l’origine au niveau socio-ethno-culturel, les choix qui sont à l’origine du péché de structure pour les modifier dans le sens voulu par Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

                                               ORIGINE  DU  PECHE  DE  STRUCTURE

 

Certaines malfaçons de notre identité au niveau de nos structures socio-ethno-culturelles mènent au péché de structure et contribuent à l’entretenir dans la société à laquelle nous appartenons.


Si nous voulons nous en dégager, il est nécessaire d’analyser le mécanisme de sa mise en place, de retrouver les choix défectueux posés à l’origine, en cours de route, et sans cesse reconduits ou confirmés par nous.

 

Nous allons donc, reprendre l’histoire de David pour découvrir à partir de quel genre de choix se constitue le péché de structure, pour détailler les conséquences qui en découlent en cascade et qui nuisent à la construction de notre identité (cf schéma HA 1)

 

Cela nous permettra d’aborder ensuite les péchés de notre propre groupe socio ethno culturel, dans un second temps.

 

Mise en place des péchés de structure – à partir de l’histoire de David

 

Le mécanisme est le même que pour le « péché originel ». Au  point de départ, une tentation de méfiance par rapport à Dieu (GN 3 1,5), à ce qu’il propose : cette « alliance » …est-ce si bénéfique ? Ce Dieu n’est-il  pas trop exigeant, trop sévère ? N’apparaît-il pas comme un empêcheur de danser en rond ? Le peuple juif se pose ces questions, et regarde d’un œil complaisant les autres peuples qui, eux, se passent de Dieu ! … et ont divinisé leurs convoitises sous forme d’idoles bien tentantes.


Ce peuple, dès lors, recherche le moyen de rejeter la « tutelle » de Yahvé, et voit l’instauration de la royauté comme une avancée dans ce sens. Dieu ne se fait aucune illusion, son peuple le rejette, se détache de Lui (1 Sam 8, 7-9).

 

Les juifs s’éloignent donc de Dieu dans la méfiance, et vont, de ce fait, s’éloigner aussi les uns par rapport aux autres, car c’est Dieu qui réalisait leur unité.


Ils s’éloignent dans l’oubli de tout ce que Dieu a fait pour eux par sa Toute Puissance, directement, sans l’intermédiaire d’un roi.


Ils sont persuadés pouvoir trouver leur plénitude en eux-mêmes, par eux-mêmes (avec leur roi) (1 SAM 8, 19-20) malgré les avertissements de Samuel (1 SAM 8, 11-18). Déjà, les conséquences de la méfiance, de l’éloignement, de l’oubli, par rapport à Dieu, se font sentir : absence de discernement, confusion qui ne permet plus un jugement sain, solitude (accentuée par l’hostilité des peuples voisins contre laquelle ils ne recherchent pas vraiment la protection de Yaveh !) … et peur. En fin de compte, détachés de Dieu, dans l’illusoire protection d’un roi, les juifs sont en état de manque (v 20) : ils étaient faits pour vivre une alliance d’amour … et se retrouvent, par leur faute, coupés de l’AMOUR c'est-à-dire de YAHVE.

 

Ce manque a, pour corollaire automatique, le sentiment de culpabilité : pourquoi sommes-nous mal-aimés, rejetés ?
L’agressivité et la violence qui en découlent, vont marquer cette société du peuple juif sous la royauté.

Dans cette société, qui baigne dans un manque par rapport à l’AMOUR, chacun va réagir selon l’un des trois modes caractéristiques de « l’homme charnel »

 

Soit le mode égocentrique, captatif orienté vers toutes les convoitises, ainsi pour David qui, non content d’avoir de multiples épouses et concubines officielles, va jeter son dévolu sur Bethsabée, la femme d’Urie. On convoite la chair, les richesses, les prises de guerre (2 Sam 12,29-31)

 

Soit le mode « fermeture du cœur » à la loi d’Amour de Dieu : non respect des droits de chacun – ainsi, pour David, non respect du lien conjugal d’Urie et Bethsabée – tout en respectant les réglementations « extérieures ». C’est la société d’hypocrisie.

 

Ces deux modes de réaction sont, l’un et l’autre signe d’une indépendance par rapport à Dieu et aux autres.

 

Mais le mode de réaction peut être, par contre, celui d’une dépendance aliénante ou obéissance militaire au chef. En servant sans broncher les convoitises de David et même son projet criminel sur Urie, les hommes de l’entourage de David font preuve d’une dépendance coupable vis-à-vis du pouvoir royal, et nous montrent bien les effets du sentiment d’infériorité-culpabilité. C’est celui-ci qui les pousse à suivre le mouvement, à être conformes à l’opinion ambiante, rechercher l’approbation du pouvoir, être « dans le vent ». Mais cette dépendance coupable est aliénante, car au détriment de leur dignité, de leur personnalité, de la véritable identité que Dieu veut pour eux. Yahvé veut les hommes au service de la justice et non du crime. Ces hommes se comportent comme des moutons… et non comme des brebis du troupeau de Yahvé ! Ils tirent leur fierté de l’appartenance à un peuple qu’ils prétendent être le « peuple de Dieu » : Fierté nationale dont les racines ne plongent pas dans l’amour de Dieu mais la gloire des hommes. « Ce peuple m’honore des lèvres… mais son cœur est loin de moi »…

 

Voici donc constituée une structure de péché : une société dont les règles sont un obstacle au cheminement de chacun de « l’image » à la « ressemblance » dans une croissance de l’amour et de la personnalité. Une société dans laquelle chacun « tire son épingle du jeu » pour la satisfaction de ses convoitises personnelles où chacun se protège des autres en durcissant son cœur, chacun aligne son comportement général pour ne « pas avoir d’histoire et se faire bien voir ».

 

Cette situation étant ce quelle est, comment déterminer les responsabilités de chacun dans sa constitution et sa pérennité (voire dans sa dégradation). Le péché initial, il y a longtemps qu’il a été commis, par les juifs du temps de Samuel, et l’entourage de David est né, a grandi dans cette structure de péché. David et ses compagnons ont été éduqués là-dedans. On leur a présenté comme valeur ce qui n’en était pas (par exemple, l’absolutisme royal sans limite et sans contrôle). Même si certains ont discerné au fur et à mesure ce qu’il y avait là d’anormal, de non conforme à la volonté de Dieu, ils ont dû taire une opinion dont l’étalage leur eut valu sans doute une élimination pure et simple.

 

Mais en prenant de l’âge, en assurant des responsabilités de plus en plus importantes, familiales, sociales, politiques… ils ont compris qu’il leur appartenait d’infléchir les principes défectueux de cette société : ainsi Natan (2 Sam 12), les serviteurs de David (2 Sam 12,21), et, plus tard Joab (qui n’avait pas toujours fait preuve d’un tel courage, et ose reprocher à David l’idée du recensement (2 Sam 24,2-3), se démarquent du péché de structure de leur société … dans une certaine mesure tout au moins.

Ce qui est remarquable, c’est que tout ces efforts, si minimes soient-ils, pour sortir du péché de structure et en affranchir la société, sont, en fait, des tentatives de clarification : là où régnait la confusion, il s’agit d’apporter la lumière.

 

Ainsi, Natan fait venir à la lumière le crime de David, les serviteurs de celui-ci démontrent au roi les contradictions de sa conduite, Joab dénonce la rupture de confiance que signifie le recensement, par rapport à Dieu, et par conséquent le péché que cela constitue. C’est cela même que Jésus nous recommande dans LC 8, 16-17 « rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ».

C’est par l’apport de la lumière qu’une société donnée va commencer à se dégager du péché collectif de structure.

 

Il en est, en effet, de la société comme de tout individu qui est appelé par Dieu à quitter sa structure de vieil homme, charnel, psychologique, pour devenir homme nouveau, spirituel, en communion d’amour. Les ponts qui permettent ce passage, sont les mêmes : ce qui vaut pour chacun, dans une société donnée, vaut pour l’ensemble. C’est lorsqu’un certain nombre d’hommes et de femmes auront personnellement effectué le passage, que ce levain fera lever toute la pâte, fera basculer cette société vers une communion de fraternité, d’amour.

 

Quels sont ces ponts ? Le principal, le primordial, qui est en lien avec la prise de conscience dont on vient de parler, c’est la « conscience de culpabilité ». Contrairement au sentiment de culpabilité qui n’est que tromperie sur notre nature véritable, la conscience de culpabilité est la mise en lumière de notre réalité de « merveille » pour Dieu, aux yeux de Dieu, et, en même temps, de la réalité de notre état de pécheur …mais de pécheur pardonné, dans le repentir, grâce à la miséricorde de Dieu.

 

Cette prise de conscience de ce à quoi nous sommes appelés en tant que merveille pour Dieu, prise de conscience de notre véritable identité de fils de Dieu appelés à la ressemblance, se fait dans la droite ligne de notre choix fondamental d’accueil du DON de DIEU.

 

Le repentir nous amène à faire correspondre les choix concrets, journaliers, secondaires, avec ce choix fondamental. Ainsi le repentir de David (2 SAM 24,10-14-17), à travers lequel nous voyons le « pont » du repentir complété par celui de l’aveu.

 

Les autres « ponts » : la traversée de l’angoisse dans la louange, le sens donné à la souffrance comme « participation », sont en lien étroit avec « l’abandon à Dieu », le choix de « perdre sa vie » (JN 12,22-30). Peu ou prou, les autres acteurs de l’histoire de David, qui auront choisi de réagir à la structure de péché, sont entrés dans cette perspective de « perdre leur vie ».

 

En effet, ils ont pris le risque d’être rejetés de cette société, d’en perdre tous les avantages matériels, voire même de perdre la vie … en osant dire la vérité, faire la lumière.

 

Ainsi, Natan qui, en tant que prophète, s’est abandonné à la volonté de Dieu et risque sa vie en disant la vérité au roi. Ainsi, les serviteurs qui risquent leur place, et Joab, qui risque son commandement.

 

Tous ont commencé par renoncer à leur « point d’orgueil », ce lieu de nous-mêmes où nous sommes convaincus d’avoir réussi dans la vie par nos propres forces, et sans Dieu ou même contre Dieu, dans la complicité avec les structures du péché. Ce faisant ils sont sur la bonne voie pour retrouver leur véritable identité.


Tout ce mouvement de franchissement des « ponts » allant du « charnel » au « spirituel », à partir du choix fondamental, actualisé dans le concret de la vie quotidienne, va dans le sens de la liquidation d’une structure socio-ethno-culturelle de péché et du rétablissement de l’identité de chacun au niveau de sa composante personnelle correspondante.

 

 

 

                                                           IDENTITE ET PECHE DE STRUCTURE

 

Après avoir étudié, dans un premier temps, le péché de structure dans l’histoire de David : sa mise en place, ses conséquences dans la société de l’époque, les « portes de sortie » possibles rapportées dans cet épisode biblique, il nous faut étudier le péché de structure en général et voir comment il intéresse notre propre identité dans la structure socio-ethno-culturelle qu’est la nôtre.


On peut distinguer : le « péché » originel, le péché personnel, et le péché structurel.

 

Le péché originel découle du péché initial personnel d’Adam et Eve, véritable péché puisque remplissant les conditions quant :

 

-          à la matière : il s’agissait d’un obstacle à l’amour, d’une atteinte à l’alliance d’amour entre Dieu et l’homme.

 

-          à la responsabilité de ceux qui le commettaient : Adam et Eve avaient agi volontairement, en toute lucidité.

 

Il en est résulté une blessure de l’humanité, dans sa nature même, une rupture d’avec Dieu, avec propension au mal (qui est « absence de bien », déchirure, trou dans la « tapisserie » merveilleuse de la création), altération du Plan de Dieu.

 

C’est solidairement que l’humanité a été atteinte par cette blessure dont le Christ est venu guérir les conséquences en apportant le salut par la grâce, proposé solidairement à tous les hommes. Salut auquel chacun est appelé à adhérer par la FOI. Solidaires dans la blessure originelle, les hommes le sont également dans la grâce.

 

Le péché de structure 

 

Il concerne un groupe d’individus plus ou moins nombreux. Ces personnes ont en commun des structures sociales, économiques, professionnelles, religieuses, culturelles, ethniques … ou seulement certaines d’entre elles, mais rarement une seule de ces catégories de structures, tant il y a d’intrication entre elles.

 

Ainsi, la composante religieuse s’accompagne-t-elle, la plupart du temps, de composante culturelle, voire ethnique, très imbriquées avec la première.

 

Les personnes de ce groupe adhèrent aux principes qui régissent ces structures, même si elles les critiquent plus ou moins. En tous cas, elles en sont solidaires et partagent la plupart des convictions que véhiculent ces structures.

 

Or, certaines de ces convictions sont en opposition au Plan de Dieu sur l’humanité.

 

Contrairement au péché originel, le péché de structure ne touche pas l’homme dans sa nature, sa constitution, mais dans son fonctionnement. Quelque part, il fait obstacle à la marche de l’ensemble du groupe, et de chacun en particulier, de « l’image » à la « ressemblance ». Il entraîne un défaut de construction de l’identité de chacun des membres du groupe.

 

Le péché de structure résulte, à l’origine, d’un péché initial qui est adhésion d’un certain nombre à une vision commune des choses en opposition au PLAN de DIEU, en opposition à l’AMOUR. Ceux qui ont ainsi « mis en route » le péché du groupe ont peut-être disparu, depuis longtemps. Ceux qui leur succèdent ne sont donc pas responsables du péché initial commis (comme dans le péché originel).

 

Cependant, ils portent la responsabilité, personnelle et collective, de la continuation du dysfonctionnement résultant du péché initial.


Il y a donc matière à péché puisqu’il y a obstacle mis à l‘AMOUR. Il y a responsabilité, mais, la plupart du temps, pas d’adhésion personnelle totale, volontaire et lucide à ce que le groupe apporte, de par sa structure même, comme obstacle à l’AMOUR.

Par contre, et c’est plutôt là que joue la responsabilité personnelle et donc le péché personnel, il y a adhésion pleine et entière (même si elle comporte des critiques) à la structure socio-ethno-culturelle … à cause des avantages qu’elle procure, par exemple : donc défaut de lucidité par rapport à cette appartenance.

 

Ainsi, dans notre société, l’exclusion pratique d’un grand nombre résulte d’un péché de structure dont la mise en place, par un péché initial, ne concerne plus directement aucun de nous. Mais notre responsabilité joue dans la mesure où, pour conserver certains avantages qu’on verra plus loin, nous acceptons de faire durer le péché de structure qui a entraîné cette exclusion.

 

Il en était de même à l’époque de l’esclavage, péché de structure typique, dans l’installation duquel les réunionnais du 18e siècle n’avaient aucune responsabilité, mais dans la continuation duquel ils étaient impliqués, en raison des avantages retirés par certains d’entre eux (tout comme d’ailleurs, les habitants de métropole de l’époque).

 

L’adhésion volontaire et consciente à une structure de péché nous fait donc éventuellement, passer du péché de structure au péché personnel, non pas activement, si l’on peut dire, mais plutôt par omission si, détenant les clefs pour ouvrir et débloquer une situation, on refuse d’ouvrir, d’entrer, et qu’on empêche les autres d’entrer, comme le disait Jésus des pharisiens.

 

Le péché initial, à l’origine du péché de structure, quel est-il ?

Le démon qui en est l’initiateur, fait preuve d’une remarquable constance dans ses méthodes. Cela commence toujours par la méfiance vis-à-vis de Dieu (cf Gn 3), méfiance vis-à-vis des propositions de Dieu, vis-à-vis de l’AMOUR, avec, pour corollaire, la volonté d’avoir sa plénitude par soi-même, sans Dieu. D’où le choix de l’athéisme et, en conséquence, le culte de l’intelligence, de la force … bref, le culte de l’homme…mais séparé de Dieu, indépendant.

 

Ou bien, si l’on ne va pas jusque là, transformation de Dieu en idole qu’on affuble de traits imaginaires : le Dieu juge implacable, qui prédestine les uns et les autres à l’enfer. Cette prédestination visant à séparer en fait, les hommes en deux catégories : les exploiteurs et les exploités … avec la soi-disant bénédiction divine pour les premiers … et les consolations,  s’il en reste, pour les derniers.

 

Ainsi voit-on l’influence de certaines hérésies (telles que le Jansénisme, qui a fait ici quelques ravages), sur certains péchés de structure caractérisés. L’adhésion d’un certain nombre au péché initial fait basculer la structure dans celui-ci.

 

Les conséquences du péché initial sur toute la structure, tout le groupe, ne tardent pas à se faire sentir : éloignement de Dieu, oubli de Dieu, oubli de l’AMOUR, solitude, peur (laquelle engendre des réactions inappropriées : agressivité, violence, répression…).

 

Sentiment de manque, sentiment de culpabilité, agressivité… et les trois réactions qui en découlent : d’égocentrisme et de convoitises, ou bien de fermeture du cœur, cruauté, insensibilité à la misère, à l’exclusion, etc. Ces deux réactions étant caractéristiques d’une prise d’indépendance.

 

Par contre, la réaction peut se faire (sans exclure pour autant les deux premiers types) vers une dépendance aliénante par rapport à la structure, par rapport au groupe. On marque à fond sa solidarité avec le groupe, la structure dont on tire fierté de lui appartenir (c’est mon milieu, ma classe sociale, et j’en suis fier), et on accepte de perdre sa personnalité pour s’entendre dire, par son milieu, qu’on est « quelqu’un de bien » !

 

Toutes ces réactions possibles, au sein du groupe, de la structure dont on porte alors pleinement le péché, elles sont marquées par la confusion et l’illusion, savamment entretenues par « l’adversaire ».


C’est ainsi que l’échelle normale des valeurs est complètement faussée : on fait passer l’intérêt personnel avant l’intérêt général et à son détriment. Pour faire aboutir ses revendications (certes peut-être légitimes) on n’hésite pas à prendre en otage des innocents (qu’il s’agisse de détournement d’avion ou de barrages routiers… le principe est le même).

 

Le faible,  parce qu’il ne peut s’exprimer, n’a plus accès aux droits les plus élémentaires, tels que le droit à la vie (contesté dans l’avortement) ou à la liberté (contesté dans l’esclavage).


La confusion aboutit à la contre-vérité et au mensonge : par exemple, on fait croire que la dignité de l’homme vient du regard favorable que lui porte la société, et non du fait qu’il est appelé à  la « ressemblance ». Donc, si la société regarde certains comme « inutiles » et gênants, ils n’ont plus qu’à disparaître (conséquence : eugénisme, euthanasie).


Sous prétexte de préserver d’une vie de misère un enfant à naître, on le tue par avortement… alors qu’en réalité c’est la société ou les parents qui veulent se préserver des retombées (certes douloureuses, ô combien) d’un handicap : on préfère cette contre-vérité pour garder bonne conscience.

 

La confusion n’est pas la seule conséquence du péché de structure. Celui-ci entraîne une influence nocive sur nos relations, principalement au niveau de notre étage de fraternité : agressivité, violence, haine, entre groupes sociaux, ethniques, culturels, religieux, opposés.
Nous entrons dans une vision humaine, un plan purement humain dirigé vers l’auto-plénitude, avec, par conséquent, rejet du plan de Dieu, exprimé dans GN 1, 28 « soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la… »

 

Le péché initial : « ils ne veulent plus que je règne sur eux » débouche, parce qu’il a entraîné la peur dans son sillage de méfiance, sur le malthusianisme. Celui-ci est crainte d’avoir à partager l’objet de nos convoitises. Il est donc rétraction, étroitesse de vue, peur de l’avenir, limitation outrancière des naissances, culture de mort, exaltation de l’avortement, limitation de la productivité et de la production plutôt que leur organisation dans une perspective d’expansion

 

Alors que les besoins des hommes, de tous les hommes, sont immenses, dans une perspective de croissance harmonieuse,  alors qu’en regard, les capacités de les satisfaire n’ont jamais été aussi grandes (de par l’importance de la main d’œuvre, de la formation de celle-ci, des moyens matériels résultant des progrès scientifiques), la peur, la suspicion, la répression, boucle le cercle vicieux du chômage. On peut y ajouter pêle-mêle : l’injustice, la jalousie, les magouilles, l’égoïsme effréné… bref, tout ce qui vient de nos « réactions d’indépendance » allant de pair avec une dépendance aliénante et fataliste vis-à-vis de cette structure de péché.

 

COMMENT  SORTIR DU PECHE DE STRUCTURE

ET REMEDIER A CETTE MALFACON

DE NOTRE IDENTITE SOCIO-ETHNO-CULTURELLE ?

 

La solution au péché de structure, donc la remise en route, vers sa véritable identité, de toute une société et des individus qui la composent, passe par l’étude de ce péché.

On a vu qu’il résultait d’un péché initial, qui, au départ, est le fait de quelques uns, voir d’un seul homme qui en est en quelque sorte, le « starter ». C’est l’adhésion  ultérieure du grand nombre qui fait basculer la structure dans le péché.


Dès lors, ce sont la confusion, le mensonge, la peur, qui pérennisent et aggravent le péché de structure et le font pénétrer dans les différents domaines de la vie du groupe : économique, social, familial, religieux, culturel…

 

Ensuite, les conséquences prennent forme dans les différents domaines et acquièrent une sorte d’autonomie qui assure leur pérennité au niveau de problèmes bien individualisés : ainsi pour l’esclavage, l’avortement libre et gratuit, le chômage…


Devant un péché de structure, on peut agir à plusieurs niveaux :

 

1 – Celui du péché initial : mais souvent celui-ci s’est inséré comme par surprise dans le groupe. Lorsqu’il devient manifeste c’est qu’il a contaminé déjà un nombre suffisant  d’individus pour faire basculer le groupe dans le péché de structure.

 

A ce niveau on peut proposer une évangélisation basée sur le kérygme, approchant chaque personne dans ce qu’elle a de plus profond, ses problèmes personnels plus que

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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 12:52

 

                                                                       IDENTITE

                                                                     Chapitre VI

 

                                                     Malfaçons intéressant
            la composante sexuelle de 

                         notre identité

 

 

Elles touchent les différentes étapes de notre « construction identitaire », de notre « maison » personnelle.

 

A)- Au niveau de la relation fraternité/conjugalité, c’est là qu’elles sont les plus manifestes et entraînent le plus de troubles.

 

Différentes variétés de troubles :

 

1 – HOMOPHILIE/HOMOSEXUALITE

 

Définition : attirance sexuelle pour un individu du même sexe dans l’homophilie, passage à l’acte sexuel dans l’homosexualité

 

Origine : il s’agit là de « malfaçons » non pas héréditaires mais acquises qui constituent une déviation par rapport à la normale, une anomalie

 

Cas de l’homophilie - homosexualité masculine

 

Comment se produit cette anomalie ? : Par absence de « passage » du garçon vers le père. Normalement la mère doit « envoyer » le garçon vers son père. Une mère « captative » va, garder « pour elle » son fils et contrarier ainsi l’identification au père. Et ceci encore plus si elle rabaisse l’image paternelle devant l’enfant. De la part du père, l’absence trop fréquente (au propre et au figuré) , une attitude de faiblesse vis-à-vis de la mère, une démission avec absence d’autorité paternelle, voir le spectacle d’une déchéance, seront aussi des facteurs favorisant la malfaçon parce que freinant l’identification normale du garçon à son père.

 

De la part des deux parents, l’expression devant l’enfant d’un regret d’avoir un garçon au lieu d’une fille contribue à gêner l’identification normale, surtout si ce regret se traduit par une absence de résignation, avec accoutrement et mode de vie de type féminins imposés au garçon.

 

Cas d’homophilie /homosexualité féminine

L’identification à la mère, pourtant plus facile du fait de sa proximité, ne s’accompagne pas de la quête de l’autre sexe.

 

Dans l’un et l’autre cas, c’est le « semblable » qui est recherché, comme plus accessible, offrant sans doute moins de danger que « l’inconnu » de l’autre sexe.

Tout compte fait, il y a un certain nombre de facteurs qui interviennent pour faire basculer vers l’homophilie/homosexualité, relevant de l’ambiance familiale, de l’éducation, et aussi des circonstances. Parmi ces dernières, importance de l’entraînement par un homosexuel  initiateur.

Mais, en définitive, c’est par un choix libre que l’individu va, soit s’orienter de plus en plus vers l’homophilie /homosexualité, soit s’en dégager pour s’affirmer dans l’hétérosexualité (et cela parfois malgré un grand nombre de facteurs défavorables.

 

Si homosexualité et homophilie relèvent du même processus initial, il y a, par contre, une grande différence pronostique entre elles. « Le passage à l’acte », qui caractérise l’homosexualité, rend beaucoup difficile le retour à une hétérosexualité. Une simple tendance homophile existe, d’ailleurs, à l’adolescence, facilement résorbable à partir d’une prise de conscience et d’un choix libre et éclairé.

Conséquences :

 

Si homophilie/homosexualité proviennent de troubles de la filialité, comme on vient de le voir, c’est au niveau des relations de fraternité/conjugalité, qu’elles entraînent les conséquences les plus importantes (donc sur le rez-de-chaussée et le premier étage de notre « maison personnelle »)

 

La quête affective est souvent plus importante chez l’homosexuel qui est capable d’élans affectifs très généreux. Elle peut se traduire par le choix d’un « ami » avec fidélité envers celui-ci. Mais il semble que la quête affective ait une réelle difficulté à trouver pleine satisfaction dans la fréquentation du « semblable » et qu’il en résulte un manque avec insatisfaction. C’est peut-être cette insatisfaction qui explique la fréquence d’une dissociation affectivo-génitale : le génital occupe une place excessive par rapport à l’affectif, et parfois, comme en marge de celui-ci. D’où la multiplicité des échanges génitaux, à un degré parfois ahurissant …comme pour compenser un manque sur un autre plan (le plan affectif). Cela se voit aussi dans l’hétérosexualité, lorsqu’il y a insatisfaction sur le plan affectif. D’où aussi une sorte de dissociation fréquente entre la relation privilégiée, avec grosse participation affective, vis-à-vis d’un « ami » fidèle, et les nombreuses « infidélités » à connotation purement génitale, vécues par une même personne. Lorsqu’il existe une quête génitale importante, elle est souvent vécue sous le mode compulsif. Il résulte de tout cela que les relations de fraternité/conjugalité des homosexuels entre eux sont souvent conflictuelles.

          Au contraire, leurs relations avec l’autre sexe sont souvent faciles, agréables et leur vaut d’être recherchés, au moins                           en ce qui concerne les hommes, par des partenaires affectifs féminins qui apprécient leur caractère sécurisant (avec eux, au moins, il n’y a pas de « danger » !).

 

Au niveau des relations de conjugalité (1er étage de notre maison), la présence, dans un couple hétérosexuel, d’un élément homophile voire homosexuel, est une éventualité plus fréquente qu’on ne croit, et pose automatiquement des problèmes relationnels. C’est facile à comprendre dans la mesure où, dans ce cas, il ne peut y avoir plein épanouissement de l’un des conjoints par l’autre… alors que  l’amour exige que chacun attende son « bien » de l’autre.

 

C’est dire que, avant de bâtir une vie de couple hétérosexuel, il est nécessaire de prendre conscience des tendances homophiles et liquider les contentieux de cet ordre. D’où, aussi, la nécessité, devant des difficultés relationnelles dans un couple, de rechercher des tendances homophiles latentes :

Lorsqu’existe une homophilie/homosexualité patente au niveau de l’étage fraternité/conjugalité, il faut en connaître les      conséquences au niveau paternité/maternité.

On ne peut attendre d’un homosexuel qu’il soit un « modèle » pour un enfant construisant son identité, malgré toute l’attention et la gentillesse dont il peut faire preuve.

L’adoption d’un enfant par un homosexuel ou un « couple » d’homosexuels, revendiquée par certains, est un non-sens. Sans aller jusque là, la société devrait déjà veiller attentivement à la rectitude sexuelle de ceux à qui elle délègue des tâches éducatives.

 

 

 

                            2 -   MALFACON ADULTERE

 

Le Larousse définit l’adultère comme la violation de la loi de fidélité née du mariage, des engagements du mariage. C’est beaucoup plus vaste et exigeant que ce que l’on entend par adultère dans le sens courant, à savoir : une relation sexuelle avec un autre partenaire que le conjoint.

Est adultère tout non-respect des engagements pris dans le sacrement de mariage. C’est différent de l’absence d’engagement, cause de nullité.

Dans le sacrement, chacun s’engage à réaliser, de toutes ses forces, le « bien » de l’autre, et à attendre de celui-ci son propre « bien » = BONHEUR.

Ainsi, ne pas faire tout ce que l’on peut pour assurer le « bien » de l’autre sur le plan affectif, sexuel et spirituel est un adultère ou à d’autres anomalies. De même, refuser la dépendance par rapport au conjoint, dans la réalisation de notre « bien » [1] sur ces mêmes plans, est aussi un adultère : c’est réduire le rôle que Dieu a donné à notre conjoint vis-à-vis de nous ; c’est entrer dans l’indépendance vis-à-vis de lui et de Dieu !

 

·         On voit donc que l’adultère n’est pas simplement le résultat d’une convoitise : - soit par le goût du « fruit défendu », ou encore exacerbée par la jalousie de l’autre qui pousse à lui « donner raison », ou de soi-même par esprit de vengeance. – soit par goût du pouvoir = posséder une femme réputée inaccessible, par exemple.

·         Ce peut être aussi le résultat non pas d’une convoitise à proprement parler, mais celui d’une sensation d’être abandonné : résurgence manifeste de la « filialité » (comme l’enfant qui se croit abandonné).


Par exemple : une femme ne comprend pas que son mari travaille longtemps loin d’elle pour satisfaire les exigences du ménage. Elle voudrait avoir à la fois l’argent du travail de son mari et la présence de celui-ci à la maison auprès d’elle.

Autre exemple : le mari qui dit « ma femme me trompe avec Dieu » parce qu’elle consacre « trop de temps » aux œuvres de la paroisse et à la prière. Ceci peut être vrai, mais c’est oublier qu’en aimant Dieu, cette femme aime son mari, de même qu’en aimant son mari elle aime Dieu, à condition que soit respecté un juste équilibre. En fait, l’adultère plonge ses racines dans notre filialité.

D’autres exemples l’illustrent bien :

 l’adultère réactionnel a un passé de soumission excessive à l’un des parents :

L’excès de soumission, soit par désir de « fusion », soit par peur d’un parent autoritaire, risque d’entraîner une réaction d’insoumission au conjoint (ou au « lien conjugal »), ceci du fait de l’accumulation d’une agressivité réactionnelle inconsciente, qui finira par déborder. C’est alors l’adultère « surprise ». Oui, surprenant, autant pour celle ou celui qui le commet (et ne reproche rien au conjoint) que pour le conjoint. C’est le coup de tonnerre dans le ciel serein d’un couple sans histoire. L’un(e) des deux se sent irrésistiblement attiré(e) par quelqu’un d’autre que le conjoint… Lequel ne se doute de rien et peut découvrir avec stupéfaction une liaison adultère… si les choses en arrivent jusque-là. Le plus souvent, il s’agit d’une femme qui, ne reprochant rien à son mari, est torturée par une attirance irrésistible vis-à-vis d’un homme … qui d’ailleurs ne s’en doute nullement, parfois. Ces femmes là doivent comprendre qu’il est nécessaire, pour leur « guérison » , de faire un travail de remise en cause de la relation à leur père et de reposer de nouveaux choix par rapport à ce dernier. Autrement dit, il faut, pour réparer cette malfaçon de la conjugalité, revoir les fondations de la filialité.

Ce serait pareil pour l’homme.

 

3 -  LA VIOLENCE CONJUGALE :

 Elle s’enracine, elle aussi, dans des troubles de la filialité. L’enfant devenu adulte reproduit sur le conjoint ce qu’il a vu faire sur son parent du même sexe que son conjoint, par l’autre parent, cela rejoint les troubles engendrés chez l’enfant par l’attitude méprisante d’un des parents vis-à-vis de l’autre sexe.

 
4 -  TROUBLES DE LA RELATION DE FRATERNITE/CONJUGALITE AU NIVEAU DE L’ABORD DE L’AUTRE SEXE

 a)       Domination de l’abord génital sur l’abord affectif :

C’est, par exemple le cas d’un jeune adulte masculin, suivi pour un problème d’exhibitionnisme. Cette façon de montrer ce qu’il croit être le plus séducteur dans sa personne, en court-circuitant l’abord affectif ou même relationnel simple, prenait ses
racines dans son enfance. Cela s’est manifesté dés son adolescence. Ses camarades adolescents lui faisaient, en effet, remarquer qu’il ne pouvait parler d’une personne du sexe féminin qu’en termes se rapportant au génital !Or, il s’est avèré que cet homme n’a connu, de son père, que les brèves incursions que celui-ci faisait chez son épouse légitime, alors qu’il vivait chez une maîtresse attitrée. De ces incursions résultait souvent une grossesse : rien d’étonnant à ce qu’il ne retienne que le côté génital de la relation homme/femme. Il s’agissait d’un trouble de la filialité. L’accompagnement s’est efforcé, dès lors, de réintroduire une composante psycho-affective dans les relations avec les personnes de l’autre sexe, tout en rétablissant une relation plus normale avec le père et la mère (nécessitant une démarche de pardon).

 b)       La malfaçon peut entraîner une attitude beaucoup plus agressive que dans l’exhibitionnisme, et  aller jusqu’au viol ou à d’autres sortes de violences.

 c)         Elle peut se manifester par le désir immodéré de séduction allié à l’impossibilité de mener à terme une relation de conjugalité : c’est le Don-Juanisme.

 Elle peut se traduire encore par le comportement du type « coq du village », ou une nymphomanie chez la femme c’est-à-dire, pour une femme, de séduire tous les hommes qu’elle fréquente.

D’une façon générale, le fait de vivre la sexualité comme un but en soi, et non comme un moyen, surtout s’il y a un déséquilibre entre génitalité et affectivité, va perturber les relations de fraternité/conjugalité. Il est sûr que, dans ce choix a joué l’exemple parental, et que ce trouble de fraternité/conjugalité provient, en partie au moins, d’un trouble de la filialité.

 d)       A l’opposé, le refus de la sexualité (angélisme), plonge le plus souvent ses racines dans l’enfance :

Des incidents nombreux et variés, vécus par l’enfant :

 Tel que le spectacle d’une relation sexuelle d’un couple, surprise par lui avec confusion entre celle-ci et une agression ;

Tel que réflexions désabusées ou franchement hostiles d’un parent vis-à-vis de la sexualité en général et de la relation sexuelle en particulier ; elles ont, le plus souvent, entraîné un choix négatif par rapport à la sexualité, avec souvent refoulement de tout ce qui découle des pulsions en ce domaine.

Comme on le voit, cet inventaire, non exhaustif et rapide des troubles visibles, constatables, au niveau des relations de fraternité/conjugalité touchant notre composante sexuelle d’identité, avait pour but essentiel de montrer combien dans leur survenue, jouent les troubles de la filialité.

 

B )  Malfaçons visibles au niveau de la pater/maternité

 

Cela vient de la difficulté à remplir un rôle parental en général (à être chef, à assumer des responsabilités, à parler en public…) à celle de tenir le juste milieu vis-à-vis des ses propres enfants (ni parent/copain, ni parent/tyran) au refus d’être parent, à la peur d’enfanter, et jusqu’à l’inceste et la pédophilie.

Dans l’inceste parent/enfant, il y a un refus de distinction des générations, refus de la barrière « sexuelle » entre les générations, nécessaire à la construction de l’identité propre de chacun. Le parent qui commet l’inceste a ignoré, au cours du vécu de sa filialité, cette nécessaire distinction des générations et n’est pas capable de la faire passer dans la pratique sexuelle de sa vie adulte et parentale. Cette ignorance de la nécessité de séparer les générations est favorisée par l’absence d’un des parents.

Peut-être faut-il voir aussi un défaut de distinction des générations, et donc un dérapage au niveau pater/maternité, dans le fait de choisir un conjoint de vingt ans plus jeune, par exemple ! Ce refus de vieillir est une difficulté à passer de la filialité à la paternité et pour l’épouse une recherche d’un père plus que d’un mari.

 

C ) Malfaçons visibles au niveau de la filialité

 C’est le dérapage vers la fraternité/conjugalité d’un enfant  qui a des difficultés de construction de sa filialité.

Ainsi, le fait de considérer ses parents comme frère/sœur ou ami… et non parent – attitude favorisée par celle de parents incapables d’assumer leur pater/maternité (cf plus haut). Mais le trouble peut entraîner un dérapage quasi « conjugal » : c’est la constitution d’un couple parent/enfant : mère/fils ou père/fille.

On constate parfois ainsi, avec stupéfaction que tel garçon de 12 ans couche dans le lit de sa mère  ou vient faire un calin prolongé en l’absence du père, etc. On est là, bien entendu, en pleine perturbation de la filialité dans sa composante sexuelle, avec dégâts en conséquence.

 

D ) Certaines malfaçons se situent à tous les niveaux

L’attachement « fusionnel », qui a souvent une composante sexuelle inavouée 

La perversité (sado-masochisme par exemple)

Certains troubles de la personnalité à composante sexuelle, comme le transsexualisme (psychose avec erreur portant sur l’identité sexuelle).



[1]

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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 12:13

 

                                                                          

                                                                          IDENTITE

                                                                  

                                                                       Chapitre V

 

                               GUERISON DES DISTORSIONS

                       DE NOTRE IDENTITE

 

 

La prise de conscience de ces distorsions, des malfaçons de notre « maison identité », nous amène à faire appel au seul architecte capable de nous guérir vraiment, à savoir le Seigneur. Celui-ci répond toujours à notre appel (cf. Mt 8,1-4). Il agira, en particulier, dans l’accompagnement psycho-spirituel. Celui-ci a pour but de nous faire prendre conscience de certains choix influençant notre « construction » : En particulier, choix de refus de filialité, à travers des choix de refus de filiation ; Mais aussi, choix d’option pour un attachement biaisé de dépendance aliénante, ou d’indépendance dans la rupture. L’accompagnement dans l’anamnèse, mettra en évidence les origines du sentiment de culpabilité.

Il montrera surtout la nécessité d’une réconciliatio
 - Avec Dieu, dans l’abandon du point d’orgueil, de la position « sauveteur » ou « victime », par l’entrée dans le repentir, la confiance en Dieu et l’accueil de son amour.
 - Avec soi-même : essentiellement avec « l’enfant blessé », avec « l’enfant rejeté », en nous, pour découvrir notre véritable filialité.
- Avec les autres, et en particulier à travers le pardon donné à ceux  qui ont induit en nous le sentiment de culpabilité : parents, éducateurs, proches. Avec les autres, dans l’accueil d’un amour qu’ils ont peut-être tardé  à donner, et qui n’est plus accepté par nous dans la façon dont il a été exprimé, ou à cause du caractère « boudeur » de « l’enfant » qui est en nous.

 On peut conclure que ce travail d’acquisition de notre véritable identité est une oeuvre de longue haleine, remettant en cause un certain nombre de choix qui ont émaillé notre évolution individuelle, et que seul le Seigneur pourra nous permettre de le mener à bien, c’est à dire tel qu’il le désire pour nous.

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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 13:25


IDENTITE


Chapitre IV

 


CONSTRUCTION DE LA « MAISON PERSONNELLE »

DE L’IDENTITE, A TRAVERS NOS RELATIONS

      AUX TROIS CATEGORIES « D’AUTRES »

 

Ce qui précède pourrait représenter les principes généraux de construction de notre identité. Nous aborderons maintenant la réalisation concrète de la « maison personnelle » de notre identité. Cette construction se fait dans une perspective dynamique et à travers nos relations personnelles à Dieu, à nous même, aux autres. Il y a intrication entre ces différentes relations, mais nous allons les étudier séparément pour plus de clarté.

 

La construction de l’identité à travers la relation aux autres :

 

Ceux qui me précèdent : parents, anciens,... dans une relation de filialité ;

Ceux qui me suivent : enfants, ceux sur qui j’ai un ascendant ;

Ceux qui m’entourent : les « frères », le « prochain », dans une relation de fraternité, voir de conjugalité.

 

IV-1                                            La filialité

Parce que  nous sommes engendrés avant d’engendrer, fils/fille avant d’être père ou mère, parce que nous devons recevoir (de la Source qu’est Dieu) avant de pouvoir donner, c’est notre relation de filialité qui prime, chronologiquement et de fait conditionne les autres relations, de fraternité et de parternité/maternité.

 

IV-1-1 Certes la filialité est de plusieurs sortes, dans nos relations humaines :

 Biologique (par rapport aux géniteurs),

 Psychologique (par rapport à nos éducateurs, enseignants, nos modèles,...),

 Spirituelle (par rapport à ceux qui nous « amènent » au Père céleste),

 

Mais la filialité qui est primordiale pour nous, c’est la relation  à nos parents qui nous donnent la vie, la nourriture, l’affection. Elle comporte donc les 3 différentes sortes de filialité : le rôle de la mère est premier en chronologie et importance.

 

Les relations avec la mère, puis le père, mettent en présence :

 

 Le désir de l’enfant d’être aimé et d’aimer (d’abord d’être aimé) à l’infini ;

 En face, l’incapacité de la mère, puis du père et des éducateurs à répondre pleinement à ce désir... à cause de leurs limites (voir de leur péché).

 D’où manque, chez l’enfant, perçu au niveau de la conscience d’amour*  et survenue de blessures.

 Or, ce que l’enfant éprouve par rapport aux parents, il va le transposer dans sa relation à Dieu. En quelque sorte, les parents représentent pour lui (sans qu’il le conscientise) ni plus ni moins que Dieu.

 Le manque qu’éprouve l’enfant dans son désir infini d’être aimé (de Dieu, donc de ses parents) créé le doute, favorise l’éloignement (donc « l’oubli »).

 Les blessures, dans le domaine de l’amour, percutent ces forces intérieures que sont : « affectivité profonde »* et « combativité »* créant deux courants opposés : l’un d’éloignement et de peur/doute/méfiance, l’autre de confiance et rapprochement (zèle pour Dieu)... en fait  imbriqués autant qu’alternés.

 

tL’enfant est dès lors, sollicité vers l’indépendance, c’est à dire la recherche de ce qui pourrait combler son désir d’être aimé et d’aimer, hors de la source normale de l’amour. Ceci,

1.          Soit par la déviation « égocentrique » vers la « captation », à travers les convoitises qui deviennent  idoles (puissance, argent, sexe débridé, gourmandise, savoir, etc..).

 

2.          Soit par une déviation « cynique » de « protection » vis à vis de l’amour, de  fermeture à l’amour... Ce qui ne fait qu’augmenter le « manque ».

 

3.          A l’opposé il peut opter pour la fusion* (tentative désespérée d’obliger l’autre -le parent- à l’aimer,  amenant  l’enfant à abdiquer sa personnalité... pour plaire à l’autre dans une fausse obéissance.


 Le but étant d’entendre de  l’autre qu’on est aimable et aimé ! Il ne s’agit plus d’indépendance, mais de dépendance aliénante*.

 

Étant abdication de personnalité, cette « fusion » va à l’encontre de l’identité, tout comme « l’indépendance », qui fait sortir du plan de Dieu (lequel veut faire de nous des fils et comporte donc le passage obligé par la filialité).  La fusion : entraîne l’abdication de notre personnalité et constitue une agression (contre nature) vis à vis de nous même, dont nous rendons l’autre responsable (alors qu’il n’a été tout au plus, que complice et que c’est nous qui sommes les vrais fautifs)... agressivité très bien masquée (pour ne pas déplaire) mais qui éclatera tôt ou tard : c’est le cas du fils aîné de la parabole en Luc 15. La transposition de cela envers Dieu donne la vision accusatrice du Dieu « castrateur », qui nous « ligote ».

 

Entre ces deux déviations opposées (qui sont des choix contraires à notre identité), il y a la « voie de l’obéissance », qui est acceptation des limites (de nos parents et de nous mêmes) l’accueil de la faiblesses de l’autre... de la souffrance qui en résulte pour nous, le pardon vis à vis de l’autre et l’offrande.

 

IV-1-2    Ces réactions en chaîne, qui dérivent de l’inassouvissement de notre besoin fondamental d’être aimé et d’aimer, concernent aussi bien la fille que le garçon, et aussi bien leur relation au père qu’à la mère, même si celle-ci est dans une relation beaucoup plus étroite avec l’enfant du fait même de la « biologie » et de son rôle de « donneuse de nourriture ».

 

Par contre, une différenciation va se faire, par rapport au père ou à la mère, selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon, en raison de l’identification. L’identification, c’est l’ensemble des phénomènes aboutissant à l’accès à cette partie de l’identité qu’est la composante sexuelle de féminité ou masculinité. A la naissance, l’enfant « fait corps » avec sa mère : il ne s’en différencie pas. Peu à peu, il va comprendre à travers la séparation qu’il n’est pas un avec sa mère. Puis il va réaliser :

 

Soit sa similitude avec elle s’il s’agit d’une fille ;

t Soit sa dissemblance s’il est un garçon ;

 

Et inversement, plus tard, vis à vis du père.

 

Pour son identification au « parent » du même sexe l’enfant va être aidé par une bonne image de féminité ou masculinité que lui donne ce parent du même sexe. Au contraire, il sera rebuté par une mauvaise image. A la limite, si la relation n’est pas bonne ou franchement mauvaise, l’enfant risque de rejeter :

                               - non seulement les traits de caractère du parent qu’il ne serait pas bon d’imiter ;

- mais aussi, en bloc, tout ce que représente ce parent : il rejette donc sa féminité   

  ou sa masculinité.

Il s’en suit un trouble de l’identification, une distorsion dans l’identité qui était voulue, pour nous, par Dieu. Ce trouble de l’identification a eu pour point de départ un trouble dans la filiation : manque d’acceptation de notre filialité, qui est, en fait, refus d’accueillir le don de cette filialité. Mais si ce refus est apparemment dirigé contre le modèle parental rejeté... il déborde, ce modèle pour concerner, aussi, ce modèle principe d’où toute filialité tire son origine... à savoir Dieu-Père. Le « non !... Je ne serai pas comme mon père », « non ! ... je ne serai pas comme ma mère »  risque de s’assortir dans l’inconscient du « non !... je ne veux pas de ce Dieu Père » (tout au moins, tel que j’ai choisi de le construire dans mon imaginaire... à partir de l’image parentale rejetée !)

 

IV -1-3 Cette filiation plutôt mal que bien vécue, entraîne un trouble dans la filialité. Or, cette filialité représente les fondations sur lesquelles va s’échafauder toute la construction, d’étape en étape de notre « maison personnelle » d’identité.

 

Le responsable de ces fondations bancales, c’est nous même, dans notre « homme  psychologique ». On a vu comment nos réactions au manque à être aimé, aux blessures de non-amour ont entraîné chez l’enfant, puis chez l’adolescent que nous avons été, des réactions de survie pour tenter de palier aux conséquences de ce manque et des blessures : c’est cela la construction de l’homme psychologique dont parle St Paul (1 Cor. 15, 46-48). Du fait des conséquences de la faute originelle, nous passons tous par là, dans l’incapacité où nous sommes d’atteindre, sans le salut, sans la grâce venus de Dieu, l’homme spirituel.

 

Cet homme psychologique, dont on a vu qu’il oscillait entre « l’indépendance » et « la fusion » va, dans l’agressivité qui accompagne, sa réaction et en se basant sur celle-la, se faire une règle de vie : se débrouiller par lui-même, se réaliser par lui-même... puisqu’il est impossible de compter sur les autres (non plus que sur ce Dieu-idole dont on s’est fabriqué une image fausse basée sur la méfiance).

 

Ce mélange d’agressivité et de méfiance entraîne l’élaboration de tous les moyens de protection qu’invente notre être blessé pour se défendre des autres et de Dieu... et réussir ainsi à survivre avec « succès » : c’est cela le point d’orgueil*, c’est cela la « vie » dont Jésus nous demande avec insistance de nous débarrasser.

 

tCette nécessité de se faire soi-même, tout seul (et par conséquent avec nos ressources propres, c’est-à-dire essentiellement « psychiques », et non spirituelles puisqu’on s’est éloigné de Dieu-source) s’origine, et très logiquement, dans le refus de se recevoir des autres.. et de Dieu, d’accueillir le Don de Dieu, directement et par  l’intermédiaire des autres.

 

Dans cette phase de :

w colère, cri de « scandale » du fait que je ne reçois pas l’amour infini dont Dieu a mis en moi le désir ;

w révolte, car j’en accuse agressivement les autres et Dieu, il faut souligner le rôle primordial que jouent la peur, l’oubli, le doute, la méfiance, qui sont tous conséquence de la coupure originelle avec Dieu, et que renforcent toutes les blessures. C’est d’elles que vont découler toutes nos « erreurs » : mauvaises interprétations de l’attitude de nos parents, par exemple, de l’absence de la mère... ou du père, nos transposition (sur Dieu, par exemple, des manques et des défauts de nos parents), nos sélections abusives (on ne retient que le mauvais, en oubliant le bon), nos assimilations (par exemple, celle de la force masculine sécurisante, avec la violence destructrice d’un père, ou celle de la tendresse féminine avec la captation dévorante de certaines mères)...

 

t Colère et révolte ne sont pas les seules réactions qui accompagnent cette construction de nos fondations qu’est la filialité.

 

Il y a aussi la désobéissance. Il ne faut pas confondre celle-ci avec le refus légitime d’abdiquer sa personnalité (qui marque la prise de distance avec les parents tout puissants, lors de la prise de conscience du soi - à la période du « NON »). Cette désobéissance peut procéder du désir abusif d’indépendance déjà signalé. Mais la désobéissance peut provenir, elle aussi, d’un « refus touchant la ressemblance avec les parents » (du sexe opposé, mais surtout du même sexe, et menaçant ainsi l’identification  et, au-delà, la filialité et l’identité).

 

L’enfant découvre, en effet certains caractères néfastes des parents, voir certains pêchés. Il en souffre et désireux, légitimement, de ne pas ressembler, en cela, à ses parents, il peut commettre l’erreur, comme on l’a vu, de rejeter non seulement ce qu’il y a de mauvais chez ce parent, mais aussi tout ce qu’il y a de réellement bon. C’est un refus d’obéissance non seulement aux parents, bien sûr, mais aussi à Dieu.

 

De plus, cela aboutit aussi à se « détester soi-même » : on ne s’accepte plus tel qu’on est... c’est à dire avec du bon et du mauvais (comme papa - comme maman), et on finit même par rejeter tout ce qu’il y a de valable en nous (et finalement, peut-être, notre vie même - d’où certaines dépressions et tendances suicidaires).

 

Tout cela va s’exprimer chez l’enfant et l’adolescent par des traits parfois caricaturaux, en tous cas assez évocateurs : non seulement l’évitement des parents, la prise de distance, mais le refus de tout dialogue, le dénigrement. Également par le rejet du nom de famille, voir du prénom (si le jeune ne « s’accepte pas »)...

 

Il faut savoir que, à l’opposé, un rejet peut se manifester derrière une « hyperidéalisation parentale » (lorsqu’il y a tendance à la fusion).

 

IV- 2                                      Fraternité

C’est sur notre filialité comme fondations que va s’édifier notre identité... et d’abord, le rez-de-chaussée de notre « maison personnelle ».

 

Ce rez-de-chaussée c’est tout ce que nous sommes dans nos relations au « prochain », que celui-ci soit lointain ou proche.

 

Avec le prochain nos relations sont de trois niveaux possibles en réalité et les relations seront encore plus complexes du fait qu’en chacun de nous il y a un « enfant », un « adulte », un « parent » (cf schéma BB sur « analyse transactionnelle »).

 

- un niveau où nous sommes plus ou moins sous son autorité, laquelle renvoie à une paternité/maternité - où nous revivons donc notre filialité.

 

- un niveau où nous avons un ascendant sur le prochain, une autorité : il nous faudra alors exercer une paternité/maternité.

 

- un niveau d’égalité, où nous vivrons une fraternité.

 

Pour chacun de ces trois niveaux, puisqu’il s’agit de problèmes relationnels, nous devons, pour analyser ces relations, regarder attentivement les sentiments, émotions qui montent en nous en la présence ou à l’évocation de ce « prochain » (et non rechercher d’abord ce qui a motivé l’attitude de ce prochain à notre égard, bref, ne pas faire « comme les chiens » qui ramènent la balle tout de suite à celui qui la leur à lancée). Ne réagissons donc pas à ce qui vient des autres sans comprendre ce que cela provoque en nous. Nous pouvons éprouver : joie, tendresse, admiration, commisération, colère, agressivité, peur, sécurité, tristesse, découragement, impatience, rancune, agacement, culpabilité, honte, jalousie, etc....

 

IV-2-1    La relation avec quelqu’un ayant autorité sur nous, nous renvoie à notre filialité par rapport au père, ou par rapport à la mère, et nous révèle ainsi l’état des fondations de notre « maison personnelle » à ce niveau.

 

Du type « relation au père », et très révélatrice à cet égard, sera ma réaction (les sentiments qui montent en moi) vis à vis : du Pape, de mon curé de paroisse, de mon directeur ou supérieur hiérarchique, mon accompagnateur, mon beau-père... mais aussi certains représentants-types de l’autorité : les gendarmes, l’inspecteur des impôts ou le percepteur... ou encore, pour la femme, dans certains cas, le mari.

 

Du type « relation à la mère » sera ma réaction vis à vis de certaines structures communautaires telles que : mon groupe de prière, ma paroisse, l’Eglise ou bien ma famille, la nation, ma belle-mère ou encore le maître ou la maîtresse des novices d’une communauté...  enfin, dans certains cas, l’épouse pour l’homme.

 

IV-2-2 A un niveau  d’égalité avec le prochain, il s’agit de relation « fraternelle ». C’est « notre véritable rez-de-chaussée ». Deux cas se présentent :

 

                a) -La relation avec quelqu’un du même sexe : à côté d’une relation de simplicité                                              marquée par l’aisance, il peut y avoir :

                              

 un excès de rapprochement, qui peut indiquer une homophilie, allant même jusqu’à l’homosexualité. A l’origine, bien évidemment, il y a un trouble de l’identification au parent du même sexe, plus ou moins favorisé par l’attitude de l’autre parent.

Ainsi, une homophilie masculine est favorisée par la conjonction d’un père distant ou absent, et d’une mère captatrice empêchant le garçon d’aller vers son père et de trouver le modèle masculin favorisant son identification.

 

 un excès d’attirance peut aussi révéler une tendance fusionnelle (sans pour autant tendance homophile, mais parfois aussi avec), où je puise mon « identité » chez l’autre : il est ce que je voudrais être. Cela s’accompagne facilement d’un sentiment de culpabilité, avec son corollaire, l’agressivité, rendant orageuses ces relations biaisées.

 

 à l’opposé, une répulsion, avec agressivité (ouverte ou cachée) va me révéler, si j’en prends conscience, ce qui existe en moi et qui me fait souffrir (ce que je rejette de moi-même tout en voulant l’ignorer). En effet, l’attitude de ce « prochain », ses défauts par exemple, me renvoient à mes attitudes, à mes propres défauts. Au contraire, dans d’autres cas où je ressens cette même répulsion et agressivité, cela provient de l’opposition entre le choix que moi j’ai fait (par exemple, la soumission) et celui qu’a fait ce « prochain » (en l’occurrence, un choix manifeste d’indépendance et d’opposition).

 

          b-) La relation avec le sexe opposé fait intervenir la relation de filialité avec le parent de l’autre sexe :

 

si cet « autre », ce parent, représente pour moi un danger, ce danger étant lié à l’altérité, je ne puis accéder à celle-ci de façon sereine : j’aurai peur de l’autre sexe ;

si au contraire, je n’ai vu le parent de l’autre sexe qu’à travers l’optique déformante de mon parent du même sexe que moi, j’aurai tendance à dévaloriser l’autre sexe (si, par exemple mon père avait une attitude méprisante pour ma mère à moi, garçon ou si ma mère avait une attitude méprisante envers mon père à moi, fille). Dans ce cas, l’identification manque de sens critique et du discernement nécessaires pour faire la part des choses... elle a été biaisée... et je méprise les personnes de l’autre sexe.

Les difficultés de relation avec l’autre sexe favorisent certains troubles, comme par exemple la masturbation compulsive, déjà induite par un trouble de l’identification entraînant un « questionnement » sur l’identité (difficulté à se « situer » en particulier sur le plan sexuel).

 

IV-2-3    La relation avec le prochain qui est sous notre autorité nous renvoie à la paternité/maternité.

 

CONCLUSION :                 La solidité de ce rez-de-chaussée de notre « maison personnelle » n’est donc pas évidente, menacée par les défauts des « fondations » de notre filialité. A ce niveau peuvent se manifester des troubles graves : anorexie mentale, kleptomanie, dont les origines se situent au niveau d’un refus du « DON » (et par conséquent d’un trouble de la filialité), homosexualité, ... mais aussi des troubles dont le lien avec la filialité sont moins évidents. Ainsi, pour l’immaturité : il s’agit d’une dérive fusionnelle avec retard du développement, parfois à tous les niveaux, tant corporel, « épiphysites de croissances » etc... que psychique, caractériel : refus d’aller de l’avant, crainte des responsabilités, et, à l’extrême, inhibition.

 

L’identité apparente, au niveau de ce rez-de-chaussée comporte déjà certains caractères bien repérables au niveau des relations : ainsi les ouvertures sur l’extérieur : portes et fenêtres larges et accueillantes, ou étroites, véritables meurtrières pour repousser les importuns !

 

IV-3-1                               CONJUGALITE
 Avec le premier étage de notre « maison personnelle » nous abordons les « épousailles » la « conjugalité » si toutefois nous avons vocation au mariage. Le premier étage n’est pas indispensable dans une maison : ainsi, pour le célibat consacré ou non voulu mais accepté. Durant l’enfance, il y avait surtout accueil d’amour (voir captation) plus que don. Déjà, avec l’adolescence, un tournant se dessine vers un meilleur équilibre entre désir d’être aimé et désir d’aimer. Cet équilibre va normalement se réaliser dans les « épousailles »... c’est à dire la formation du couple.

 

IV-3-2    Dans la conjugalité, la croissance de l’amour mutuel, l’édification d’une communion d’amour nécessitent la croissance concomitante de la personnalité de chacun. C’est dire l’importance d’éviter toute tendance fusionnelle régressive : pas de rupture, mais pas de fusion non plus. Le risque de celle-ci guette tout couple qui commettrait l’erreur de se renfermer sur lui-même pour, soi-disant, mieux construire son amour.

 

IV-3-3    L’ouverture du couple, tout naturellement par l’accueil de l’enfant, mais aussi, avec discernement par l’accueil du prochain, est le remède à ce piège dans lequel chacun perdrait son identité. Cette ouverture, qui assure le passage d’une relation strictement duelle à une relation « trinitaire », amorce de la Vie Trinitaire à laquelle nous sommes tous appelés, nécessite un esprit de pauvreté, d’humilité, de dépendance d’amour, en opposition à une certaine mentalité « contraceptive »  qui risque de s’installer à la faveur d’une régulation des naissances pratiquée sans discernement.

 

Au niveau conjugalité apparaissent clairement les différences de comportement selon le sexe, dont la difficulté, pour l’homme, de « s’attacher » et, pour la femme, de se « laisser attacher ». Quoiqu’il en soit, la conjugalité représente, dans la majorité des cas, un élément important dans l’acquisition de l’identité, Eph. 5,21.

 

IV-3-4    La façon dont va se construire ce premier étage, ses caractéristiques, sa solidité ou fragilité, vont dépendre directement du rez-de-chaussée sous-jacent, et indirectement des fondations de la filialité. Notre identité conjugale va procéder de nos aptitudes relationnelles avec le prochain.

 

Mais la puissance des relations affectives conjugales va faire remonter, analogiquement, des réactions vécues avec le parent du même sexe ou du sexe opposé, et cela d’autant plus que ce qui n’a pu être exprimé concrètement vis à vis du père ou de la mère (en raison du respect, du lien affectif intense, de la peur de s’aliéner ce parent), va pouvoir s’exprimer plus facilement, sans le même danger, croit-on, vis à vis du conjoint : tout ce que je n’ai pas pu dire ni faire à mon père, si je suis femme, je vais le dire et le faire à mon mari !... et inversement.

 

IV-3-5 Au niveau de ce premier étage, celui des "épousailles" va se poser la question de la fidélité.

 

Qu'est-ce que la fidélité? C'est le respect des engagements pris l'un envers l'autre, dans le couple.

Il y a donc engagement entre deux personnes. Pour avoir toute sa valeur, un tel engagement exige la liberté de chacun. C'est évident, mais loin d'être toujours réalisé dans le concret : une pression s'exerce souvent sur l'un ou sur l'autre, ou sur les deux.

Il faut aussi la claire vision de ce à quoi on s'engage, et la connaissance de celui/celle avec qui l'on s'engage.

1)-La claire vision de ce à quoi on s'engage :

L'enjeu, en fait, c'est ni plus ni moins que l'amour. S'engager à l'amour, c'est accepter :

             -de donner tout ce qui est nécessaire à l'autre pour son véritable bonheur, en acceptant les sacrifices indispensables.

             -de recevoir de l'autre son propre bonheur, donc de devenir totalement dépendant de l'autre pour être heureux, lui déléguer ce formidable "pouvoir" sur soi! C'est entrer dans cette "dépendance d'amour" qui caractérise un amour véritable.

2)-La connaissance de l'autre, envers qui on s'engage :

Outre l'acceptation de l'objet de l'engagement, il faut celle du sujet avec lequel on le contracte.

La question, dès lors, par rapport à la fidélité, est :

              - l'autre peut-il changer d'identité, et devenir un autre, après un certain temps, au point que je ne reconnaisse plus en lui/elle la personne envers laquelle j'ai souscrit l'engagement de l'amour?

En conséquence, je ne serais plus tenu aux engagements souscrits avec le partenaire initial!

              - et, de même, puis-je changer d'identité au point que mon "moi" évolué, changé par la découverte d'aspects, jusque-là cachés et non révélés de ma personnalité, se sente non concerné par les engagements souscrits autrefois par un "autre moi"?

 

Poser ainsi la question, c'est occulter le problème véritable, celui de notre véritable identité!

Celle-ci est-elle définie par ce que nous sommes véritablement, au niveau de notre "moi" profond, et non pas par l'expression, au niveau de notre corps et de notre âme psychique, de ce qui bouillonne dans notre inconscient, et s'échappe au gré des circonstances, effectivement changeantes, de notre vie.

Il en résulte que les aspects superficiels de notre identité changent (ô combien!), mais que notre identité véritable, elle, ne change pas, parce qu'elle est "ce que nous sommes aux yeux de Dieu", ces "merveilles-pécheurs" appelés à la plénitude de Dieu.

Le regard de Dieu sur nous est immuable, il ne change pas, et c'est de cela seul que procède notre véritable identité, donc notre fidélité.

Nous pouvons être fidèles seulement parce que Dieu Lui-même est fidèle et ne change pas dans le regard qu'Il a sur nous, et qui définit ce que nous sommes durablement!

Sinon et c'est vrai, nous serions soumis au ch

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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 15:14

 

                                                                   IDENTITE


                                                                     Chapitre  III

                          AVEC    QUOI                  CONSTRUISONS-NOUS NOTRE IDENTITE       (matériaux)

 

Les composantes de l’identité s’intègrent dans les trois structures de notre être qui sont le corps, l’âme (psychologique) l’esprit (ou âme spirituelle), tout à la fois indépendantes et intriquées. Chacune participe à notre identité.

 

Il y a des composantes multiples de mon identité :

-          composante sexuelle, ethnique, sociale, professionnelle, culturelle, religieuse, etc… qui vont s’exprimer au niveau des trois structures sus indiquées.

-          parmi les composantes de mon identité, certaines sont communes à moi-même et aux autres humains, certaines me sont propres : ainsi, comme tout le monde, j’ai un appareil digestif, comportant, entre autres, une bouche, une denture, mais ces dernières ont des caractéristiques qui me sont propres (servant même à identifier des restes humains). Comme les autres, j’ai des doigts, mais mes empreintes digitales me sont propres.

Les différentes composantes de l’identité peuvent exister dès le départ : ainsi, le patrimoine génétique est constitué dès la conception de l’individu, pour lequel la couleur des yeux, celle de la peau etc., sont alors déjà déterminées.

Certaines sont susceptibles de changement, certaines seront acquises au fur et à mesure, certaines disparaîtront.

Les différentes composantes de l’identité peuvent s’exprimer surtout au niveau d’une seule des trois structures de la personne ou au niveau de deux d’entre elles : ainsi, la composante religieuse s’exprime au niveau de l’âme et de l’esprit, mais peu au niveau de corps encore que, par exemple, la circoncision, qui peut être un signe d’appartenance religieuse, soit exprimée par le corps.

D’autres composantes s’expriment au niveau des trois structures de l’être : ainsi, la composante sexuelle au niveau surtout du corps, mais également au niveau de l’âme psychologique, et peut-être, mais bien moindrement au niveau de l’âme spirituelle.

Dans le cas où les composantes de l’identité s’expriment dans les trois structures : corps, âme, esprit, on peut les schématiser sous formes de tranches, comme celles d’une tarte. En fait, ces composantes se juxtaposent aussi, en présentant des interférences avec les autres composantes : par exemple, les interférences entre composantes sexuelles et ethno culturelles sont généralement nettes.

Ce sont la variété et l’abondance des composantes de l’identité qui vont entraîner la grande complexité de chaque être et déterminer les catégories identitaires : ainsi, par exemple, un homme arabe, musulman, n’aura pas le même comportement identitaire socioculturel qu’une femme, tibétaine, bouddhiste… !

Chacun de nous, de par les caractéristiques de ses composantes identitaires, et leur groupement, appartient à des catégories d’individus bien déterminés sur le plan de l’identité : ainsi par exemple : homme, indo-européen, de classe moyenne, instituteur, de culture occidentale, de nationalité française, de religion catholique romaine, etc… Plus on envisage de caractères distinctifs pour définir un groupe d’individus et moins nombreuses seront les personnes susceptibles de rentrer dans le groupe ainsi défini.

 

Certaines composantes de l’identité peuvent prendre par rapport aux autres une importance disproportionnée  et contraignante qui bloque le cheminement normal « de l’image à la ressemblance » évoqué dans l’anthropologie chrétienne. Le développement harmonieux de la personne s’en trouve freiné !

Ainsi, la composante religieuse, si elle vire au fanatisme (aidée en cela peut-être par certaine appartenance socio culturelle) va bloquer la croissance dans l’amour et la personnalité, autant  pour l’intéressé que pour les autres alentour. Ainsi, de même, la composante sexuelle, si elle devient envahissante et dévoyée, va bloquer les autres composantes de l’identité et empêcher la croissance voulue par Dieu.

-          Ces déséquilibres entre les composantes de notre identité, de même que le déséquilibre entre les structures (corps, âme, esprit) freine l’accès à la « ressemblance » et oriente vers des « voies de garage » où l’homme perd son identité, au lieu de devenir pleinement « fils de Dieu », « frère du Christ ».

 



        COMMENT CONSTRUISONS-NOUS  NOTRE                                    IDENTITE ?

 

Nous la construisons à partir des « matériaux » dont nous disposons, que sont les composantes de notre identité et ce à travers nos relations :                            

me tel… comme jésus est Fils. Car c’est en tant que fils que Jésus nous ramènera au Père, avec toute la création, lorsque les temps seront accomplis.

 

2 – Nous devons apprendre à être frères, dans une communion d’amour. Ce lien fraternel d’amour (dont un aspect est la conjugalité), nous avons à le découvrir et à le vivre plus spécialement avec l’Esprit-Saint, « Lien d’Amour » entre PERE et FILS.

 

3 – Nous devons apprendre à être père/mère, comme Dieu est PERE, dans toutes les formes d’état de vie auxquelles nous appellent nos vocations personnelles, en tant que parents, éducateurs, pasteurs.

 

Chez chacun d’entre nous, il y a des interactions entre filialité, fraternité, pater/maternité. Il y a aussi succession entre ces différents vécus relationnels. Cela commence obligatoirement par la filialité. Il y a succession dans la réalisation, dans la construction de notre identité, à travers ces différents types de relation.

 

Cette construction, c’est comme celle d’une maison, qui comporte : les fondations (la filialité), le rez-de-chaussée (la fraternité), avec l’éventuelle conjugalité (premier étage) et enfin la pater/maternité (grenier et toiture)

 

La construction de notre identité se fait donc à travers les relations à autrui des trois sortes que l’on vient de voir. Les incidences de ces relations sur nos structures (corps, âme, esprit) vont nous affecter de différentes façons. Ce sont des « affects », soit positifs, bons, heureux, soit neutres, soit négatifs, mauvais, malheureux. Face à ceux-ci, nous allons réagir, là encore, par des choix

 

Nos choix orientent et conditionnent notre cheminement de « l’image » à la « ressemblance ». Ils déterminent la construction de notre identité, tant en ce qui concerne son harmonie ou ses malfaçons. Nous allons voir comment s’édifie cette construction, à partir des matériaux dont nous disposons, à travers nos relations, par les choix que nous posons. Puis nous analyserons certains types de « malfaçons », tout d’abord celles qui intéressent notre composante sexuelle, mais aussi d’autres qui intéressent plus spécialement d’autres composantes et contribuent à introduire ce qu’on appelle le péché de structure.

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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 14:57

                                                                               IDENTITE

                                                                              Chapitre II

 

 

                           CARACTERES GENERAUX DE L’IDENTITE,

            COMMUNS A TOUTES LES CREATURES HUMAINES

 

 

II-1         En tant que créatures humaines, certains traits de notre identité sont communs à tous : Ainsi, pour notre origine et notre « fin » : Nous sommes tous créés à l’image de Dieu et pour la ressemblance à Dieu. En tant qu’image de Dieu, nous sommes tous des êtres d’amour, avec un besoin infini d’être aimé et d’aimer. Le désir qui en résulte, nous oriente vers la ressemblance à Dieu qui est Vie Trinitaire d’Amour infini, éternel, entre personnes distinctes qui sont un seul  Dieu : vie de relation, dans un dynamisme éternel.

Par conséquent, pour nous tous, le chemin qui mené de « l’image » à la « ressemblance » comporte :

 

t une dynamique : nous sommes des êtres en devenir ;

t une relation constante : à Dieu, aux autres : nous sommes des êtres en relation.

 

Les deux sont intriquées : notre vie de relation doit nous faire progresser vers la ressemblance (elle est dynamisante) ; et notre vie en devenir vient modifier sans cesse nos relations, nécessitant une adaptation constante (arrachement, désinstallation, innovations...).

 

II-2         La réalisation de notre identité étant orientée vers l’amour (selon le sens donné par Dieu) et se faisant dans l’amour, cela suppose notre liberté : sans liberté, pas d’amour !

 

t Notre liberté va s’exprimer par des choix dont certains vont orienter durablement et profondément la construction de notre identité :

Ø ainsi du choix entre adhésion au plan de Dieu ou refus de ce projet sur nous ;

Ø mais aussi, choix d’acceptation, de la dépendance d’amour* pour laquelle Dieu nous sollicite. Ou rejet de celle-ci et entrée, alors, dans la volonté d’indépendance par rapport à Dieu et donc par rapport au prochain (cf. Mt 25) ;

Ø choix d’accueil du Don de Dieu, acceptation de se recevoir  de Lui, directement et à travers les autres  : c’est là le choix fondamental (Jn 4,10). Ou, au contraire, rejet de ce Don !

 

II-3         Ces choix  fondamentaux sont suivis de choix secondaires qui commandent actes et attitudes pratiques. L’origine de l’acte actuel se trouve donc parfois dans des choix très antérieurs dans le temps, en amont de l’acte et souvent sans lien apparent avec lui. Il s’en suit que la responsabilité touchant certains actes ne se situe pas dans le « passage à l’acte », mais dans le choix initial qui a entraîné une cascade de choix secondaires. Cependant, à tout instant, il est possible de revenir sur le choix initial et d’en faire un tout autre, car nous sommes des êtres libres !

Mon identité va se constituer progressivement, grâce à des apports successifs : je me reçois de ceux-ci... non pas toujours passivement, mais aussi dans la liberté qui est la mienne, en choisissant (je « rejette » certains, j’accepte d’autres) parmi ces apports, en choisissant ma réaction par rapport à ceux que j’accueille ou qui me sont imposés : ainsi, le petit garçon peut accueillir ou rejeter le modèle « masculin » que représente son père. S’il l’accueille, il peut en accepter certaines caractéristiques et rejeter d’autres (« je serai fort comme Papa, mais tendre avec mes enfants, pas dur comme lui ! »).

 

Mais ma volonté libre n’est pas seule en cause : dans ces apports, il y a du bon et du mauvais, de l’agréable et du désagréable, de l’amour et des blessures... qui vont imprimer certaines marques à mon identité, et, possiblement, fausser mon identité, « par rapport à la véritable, celle que Dieu veut pour moi et que Lui-même désire me révéler et m’aider à réaliser ».

 

II-4         La construction (réalisation) de notre identité, du fait de son caractère dynamique, progressif, va se faire avec :

 

t des avancées (résultant de la pose de choix favorables)

t des reculs (résultant de la pose de choix défavorables)

t et aussi des modifications de choix, dans les deux sens : cette possibilité de poser à chaque instant un choix nouveau est capitale pour la guérison. Elle intéresse tous les plans de notre personne : corporel, psychique, spirituel, qui forment un tout.

t le terme lui-même, de cette construction, n’est pas un point fixe, mais un état dynamique puisqu’il s’agit de la réintégration dans la Vie Trinitaire... où se réalise pleinement l’aspiration (en tant qu’image de Dieu), à être aimé et aimer infiniment.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 08:33
   L’IDENTITE  HUMAINE

 

Chapitre I

 

INTRODUCTION

 

Qu’est-ce que l’identité ?

Le Larousse indique comme définition « ensemble des circonstances qui font que telle personne est bien telle personne déterminée. » Mon identité c’est donc ce que je suis, et qui fait de moi quelqu’un d’unique, une personne unique parmi les créatures. Cette personnalité originale qu’est la mienne regroupe un certain nombre de caractères, les uns me sont particuliers, et les autres… que je partage avec d’autres créatures. L’ensemble constitue mon identité.

Les hommes, lorsqu’ils appréhendent l’identité de quelqu’un ne prennent en considération que quelques détails de certains de ces caractères. Ainsi, sur les anciennes cartes d’identité ne figuraient que le nom (indiquant la filiation), les prénoms, la date de naissance et le lieu (âge, origine géographique) la couleur des yeux, le teint, la taille, l’empreinte digitale…

Cela est loin de constituer la véritable identité. Ceux qui me connaissent bien pourront approcher davantage la définition de mon identité. Et, j’en sais encore plus…mais je ne sais pas tout !

Dieu seul connaît totalement ma véritable identité, pour la bonne raison que « je ne suis ce que je suis aux yeux de Dieu », comme le disait Mère Thérésa. Ma véritable identité c’est ce « nom nouveau » que Dieu me destine.

Notre identité profonde de créature humaine nous est connue à travers les relations. En particulier, notre relation au Christ Verbe Incarné, nous dit qui Il est et qui nous sommes (Jn 8, 36). Notre identité personnelle nous est, elle aussi, révélée, dans le dialogue intime que Dieu veut avoir avec chacun d’entre nous, directement…et l’est aussi par l’intermédiaire du prochain.
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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 15:19
IDENTITE
PLAN

Chapitre I            Introduction

Chapitre II          Caractères généraux de l'identité communs à toutes les créatures humaines

Chapitre III         Avec quoi construisons-nous notre identité ?

                               Comment construisons-nous notre identité ?

Chapitre IV         La construction de la maison personnelle de l'identité à travers les relations aux autres :

-          filialité

-          fraternité/conjugalité

-          Pater/maternité

Chapitre V           Guérison des distorsions de l'identité

Chapitre VI         Malfaçons dans la construction de notre identité et leur retentissement sur celle-ci,

                               concernant notre composante sexuelle :

-          visibles au niveau fraternité/conjugalité

-          homophilie/homosexualité

-          adultère

-          distorsion de la relation de conjugalité

-          anomalies dans l'abord de l'autre sexe

-          visibles au niveau pater/maternité

-          inceste, refus de l'enfant ?

-          visibles au niveau filialité : persistance Oedipe ?

Chapitre VII  Malfaçons touchant notre composante socio-ethno-culturelle :

                         Le péché de structure- Histoire de David

                         Mécanisme de mise en place du péché de structure

                         Identité et péché de structure. Quelques exemples :

                                                 - l'esclavage au 18e siècle à la Réunion

                          - l'avortement libre et gratuit

                         Comment sortir du péché de structure

Chapitre VIII  Construction de notre identité à travers notre relation à Dieu :

                          Comment réalisons-nous notre identité de fils ? frères du Christ ?

OBEISSANCE :                 La véritable obéissance ? son fondement ? le modèle :

 L'obéissance du Christ

                               L'obéissance comme grâce : le baptême

                               L'obéissance comme devoir

                             L'obéissance dans la vie chrétienne

                               Obéissance et autorité

                               Moyens concrets de pratiquer l'obéissance :

-          transparence

-          soumission aux frères

                        L'obéissance dans la pratique

                        Pour nous aider dans l'obéissance

 

               Les malfaçons de l'obéissance

                               Au niveau des motivations : l'obéissance par peur

                                                                                   l'obéissance par « intérêt »

                               Au  niveau de l'application pratique : l'obéissance aveugle

 

 

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