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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 11:00

                                                                      IDENTITE

 Chapitre VIII

 

                             CONSTRUCTION DE L’IDENTITE                          A TRAVERS LA RELATION A DIEU

 

 

                                                               L’OBEISSANCE

 

Nous avons vu comment notre identité se construisait à travers nos relations, dans une perspective  dynamique. Nous l’avons vu d’abord dans les relations aux autres. Maintenant nous allons le voir dans nos relations à Dieu

 

Il s’agit, pour nous, de réaliser notre identité de fils, fils de Dieu donc frères du Christ. C’est en tant que tels que Jésus, à la fin des temps, nous ramènera au Père, « avec toute la création enfin libérée du péché et de la mort ».

 

Or, être frères du Christ, c’est entrer dans ce qui le caractérise essentiellement, à savoir, l’obéissance. C’est elle qui est le fil directeur de notre relation à Dieu.

 

Nous allons voir successivement : le fondement de l’obéissance, le modèle (le Christ), comment nous entrons dans l’obéissance, le devoir d’obéissance (envers qui ? envers quoi ?), l’obéissance à Dieu dans le concret de notre vie chrétienne, le lien entre obéissance et autorité, les moyens concrets de pratiquer l’obéissance, l’obéissance dans la pratique, et enfin, tout comme dans la maison de notre identité personnelle construite dans la relation aux autres, les malfaçons, cette fois-ci au niveau de l’obéissance (dans notre relation à Dieu).

 

                                          Fondement de l’obéissance

 

Toute obéissance est fondée sur l’obéissance à Dieu, dans le cadre de l’Evangile. Cette obéissance à Dieu est le fil conducteur qui va nous guider au milieu de tous les cas, toutes les formes d’obéissance auxquels nous sommes confrontés.

 

Le modèle :

C’est le Christ, obéissant : par ses actes (Ph 2, 8, He 5,89) Obéissance antithèse de la désobéissance d’Adam (Lc 22, 42 Jn 6,38) Obéissance en conformité aux Ecritures (cf la tentation Mt 4, 1-11 et lois de l’arrestation (Mt 26, 54)

 

OBEISSANCE de la Foi

Jésus est le prototype de l’obéissance par amour (celle de fils) (non celle d’esclave : par peur ni du mercenaire : attente de récompense) obéissance en lien avec la foi et l’amour : l’obéissance est le genre de foi nécessaire, lorsque la Parole contient moins une vérité de Dieu à croire qu’une volonté de Dieu à accomplir (c’est cela « l’obéissance de la foi »).

 

Il s’ensuit que la confiance est nécessaire aussi bien pour la FOI que pour l’OBEISSANCE

 

L‘obéissance est d’abord une vertu positive (faire la volonté de Dieu, par amour) plus qu’une vertu négative (de renoncement) (cf le Pater) ex : jeûne par ordre ou par amour.

Dieu veut l’obéissance comme but et le « sacrifice » seulement comme moyen (1 S 15, 22 TOB p 344) Ce qui nous a sauvés, c’est moins la mort du Christ que son obéissance dans l’amour. (cf sacrifice d’Abraham Gn 22,18)

 

·         Dans l’obéissance se réalise la « ressemblance » à Dieu. L’obéissance nous mène de « l’image » à la « ressemblance » (par choix et action nous deviendrons ce que Dieu est par nature)

 

                                          Notre entrée dans l’obéissance

 

Se fait par le Baptême Profession de Foi. D’esclaves du péché, nous devenons « serviteursamis » du Christ (Rm 6, 17). Nous acceptons un Seigneur qui est Lui-même obéissant. Nous vivons dans l’obéissance (dont nous sommes nés) comme les poissons dans l’eau. Nous entrons dans la grâce d’obéir (et plus seulement le devoir)


                                  Le devoir d’obéissance (à qui ? à quoi ?)

 

L’obéissance, imprimée en nous, doit aussi s’exprimer en tant que devoir

Obéissance à Dieu et/ou aux instances qui détiennent de Dieu leur autorité directement.

 

Mais problème de ceux qui la détiennent indirectement : ainsi, le pouvoir civil, envers lequel Saint Paul, dans Rm 13, 1-7 se place sur un plan pastoral et presque utilitaire (cf 1 Co 3, 22 pour les esclaves -  1,  Co 7, 20-24 et 31) St Pierre 1 P 2, 13-18.

 

Nouvelle situation, avec le Christ : nouvelle liberté, nouvel esclavage…

 

Paul prend ses distances par rapport à tous ces pouvoirs « qui passent ». Il donne fondement divin à l’obéissance des chrétiens envers ces pouvoirs, mais sans dire que ces pouvoirs sont bons en eux-mêmes (comparer Rm 13, 7 et Mc 12, 17). Paul assure la possibilité d’un loyalisme envers l’Etat, sans légitimer ce dernier.

 

                   L’obéissance à Dieu dans la vie chrétienne

 

Comment imiter l’obéissance du Christ au Père ? … en satisfaisant à la volonté du Père de nous voir obéir au Christ cf. la parole du Père à la Transfiguration et lors du baptême du Christ.

Notre obéissance au Père est donc obéissance à l’Evangile.

Pour cela l’Esprit parle à l’Eglise pour lui inspirer comment être obéissante à l’Evangile.

 

Il y a là un appel clair dans le principe (obéir à l’Esprit) mais moins clair dans les moyens (cf l’histoire des rois mages – qui nous montre comment nous devons passer par l’avis des gens « compétents », éclairés eux-mêmes par l’appel reçu, pour nous, de l’Esprit) Donc obéissance éclairée, non pas aveugle.

 

En cas de litige entre obéissance à Dieu (sollicitée à travers un appel personnel) et l’obéissance aux hommes, imiter Jésus : celui-ci « apprit par la souffrance la véritable obéissance… tout Fils qu’il était (He 5 , 8-9) »

 

Ici, l’obéissance à Dieu revêt la forme de renoncement (forme ascétique, négative, par rapport à notre volonté propre (He 4, 12), dans les petites choses comme dans les grandes).

 

Dieu nous enseigne, nous montre sa volonté par les « situations » (épreuves entre autres) (cf obéissance d’Abraham, de Moïse au Mt Nebo…) dans lesquelles il est nécessaire d’écouter Dieu, sa parole et la mettre en pratique (Mt 7, 26).

 

                              Obéissance et autorité

 

La vraie source de l’autorité chrétienne spirituelle est l’obéissance (plus que la « responsabilité » conférée à celui qui a l’autorité) (cf le centurion de Lc 7, 8) Jésus, Lui, a toujours mis en avant  son obéissance au Père et non sa dignité de Fils (Jn 8, 29)

 

Celui qui a « autorité » doit donc s’appuyer moins sur les pouvoirs de sa charge que sur sa propre obéissance à la volonté de Dieu

 

Par rapport à l’obéissance à Dieu, à l’Evangile, l’obéissance aux représentants de Dieu est comme la pratique du premier commandement par rapport au second, qui lui est semblable (Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même)

 

Dans l’obéissance comme dans la « charité », c’est l’obéissance à Dieu qui prime, mais les deux sont liés (Eph 5, 21)

 

L’Eglise est en dépendance par rapport à l’Esprit, à côté et non en opposition au « côté » institution qui codifie, réglemente (mais de façon évolutive, car à l’écoute de l’Esprit qui suggère les adaptations nécessaires, dans la Tradition) La primauté reste toujours à l’Esprit (et non à la « lettre » … qui peut devenir « morte ».

 

Dans le concret de la situation de chacun, Dieu nous fait entrevoir sa volonté en nous interpellant (inspiration qui demande notre adhésion). Pour éclairer cet appel, nous devons le remettre à ceux qui ont autorité pour cela (accompagnateur…) … c’est-à-dire à ceux qui, eux-mêmes, étant dans l’obéissance à Dieu au niveau d’autorité de leur charge, vont s’appuyer sur leur propre obéissance plus que sur leur autorité pour connaître et dire ce qui est bon.

 

L’obéissance aux « supérieurs »

 

Est la vérification que nous sommes bien dans l’obéissance à Dieu, tout comme le respect du « second commandement »  vérifie le respect du premier, dans l’ordre de la charité. Mais il pourrait y avoir aussi danger, en faisant passer l’obéissance aux supérieurs avant l’obéissance à Dieu (comme dans l’ordre de la charité, danger en faisant passer l’amour du prochain avant celui de Dieu, à son détriment) Ce danger s’appelle tantôt institutionnalisation, tantôt sécularisation.

 

                    Moyens concrets de pratiquer l’obéissance

 

Ce sont : la transparence et la soumission

 

Transparence

 

C’est révéler tout ce que je vis à l’intérieur de moi-même comme sentiments, révéler les pensées qui me traversent (que j’accueille ou que je repousse) mais pas forcément les détails de ce que je fais. C’est donc prendre conscience de la vérité de ce qu’il y a en moi, c’est revenir au réel, en délaissant l’imaginaire de l’idéal du moi, de l’idéal parental, des constructions idéologiques – c’est mettre à la lumière, clarifier.

 

A qui le révéler : à l’accompagnateur (lequel est, lui, dans l’humilité et l’obéissance)… auquel on révèle aussi nos réactions par rapport à ce qu’il est et ce qu’il nous dit ! (au besoin, même, notre désaccord), tout dire et demander conseil, et obéir tant que ma conscience est d’accord (sinon ce serait une obéissance aveugle) sur le plan de la charité, c’est-à-dire tant que tout ce qu’on me demande  ou conseille de faire est conforme à l’amour.

 

Soumission aux frères

 

Demandée par St Paul (Eph 5, 21) Se démarque de l’indépendance-indifférence (excès de distance) et de la fusion (abdication de ma personnalité dans la confusion).La soumission est dans une juste distance par rapport aux autres, elle tient compte de leur avis, de leur expérience, de leurs besoins (et de ceux de la communauté) … avant de réagir uniquement selon ce qu’il y a en moi. C’est reconnaître ce qu’il y a en moi, et que je n’ai pas forcément ni toujours raison !

 

Cas particulier de la soumission conjugale : elle est réciproque, mais tient compte des rôles différents : rôle prophétique de la femme pour orienter l’action, rôle de berger de l’homme pour déterminer le moment et les modalités pratiques de l’action. Les deux étant soumis à l’AMOUR (aimer comme le Christ…)

 

Les autres soumissions

 

A Dieu, aux événements, rejoignent aussi l’obéissance à Dieu

 

L’obéissance dans la pratique

Consacrés par notre baptême dans l’obéissance à Dieu, nous sommes dans une obéissance d’amour à l’égard des instances divines instituées par le Christ (l’Eglise, par exemple) donc à l’égard du Christ lui-même obéissant au Père. Par extension, nous sommes obéissants aux autorités humaines dans la mesure où ce qu’elles demandent n’est pas contraire à la volonté de Dieu (essentiellement, donc, à l’AMOUR).

 

Avec cette restriction, et si on nous commande quelque chose (qui n’est pas en désaccord formel avec la volonté de Dieu) mais qui nous paraît moins bon que ce que nous préférerions faire, nous devons exprimer, avec tact, réserve ou désaccord de notre part , et néanmoins obéir, en confiant le problème au Seigneur (et ainsi produire les fruits de l’obéissance) dans la prière.

 

S’il s’agit non d’un ordre, mais d’un conseil (donné, par exemple, par l’accompagnateur, et que nous soyons en désaccord, il est bon alors de demander conseil à une autre personne. Si le conseil est identique, ne pas insister et suivre. S’il y a divergence, il est possible de faire « arbitrer » par une tierce personne… mais attention à ne pas multiplier les demandes d’avis.

 

Pour nous aider dans l’obéissance, il est bon de méditer et contempler l’exemple de Marie : consentement immédiat à la volonté de Dieu, consenti dans l’incertitude du lendemain, à travers des événements déroutants, dans une confiance sans limite.

 

Au lieu de nous adresser à Marie, pour faire changer la volonté de Dieu, il vaudrait mieux demander son intercession pour entrer dans l’obéissance Ps 142, 10 « enseigne-moi, Seigneur, à faire ta volonté ! »

 

Méditer aussi la complaisance du Père envers tous ceux qui Lui ont répondu « me voici » : Dieu « déverse » sur eux son Esprit-Saint cf Gn 22, 1 : « me voici » dit Abraham, Moïse Ex 3, 4, 1 S 3, 1ss, He 10, 9 / Isaïe. C’est tout le contraire de l’attitude d’Adam qui se cache quand Dieu l’appelle en vue de lui pardonner. Jésus, entrant dans le monde dit : « me voici » He 10, 5.

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